Le Devoir

Claude Julien, mille fois derrière le banc

- MICHEL LAMARCHE à Brossard La Presse canadienne

Le métier d’entraîneur-chef dans la Ligue nationale de hockey peut en être un de paradoxe. Dans les moments troubles, il peut se sentir bien seul. Mais quand les succès et les années s’accumulent, c’est souvent à cause du soutien que celui-ci a reçu. C’est ce sur quoi a insisté Claude Julien, jeudi matin, à quelques heures d’un plateau important de sa carrière.

Claude Julien dirigeait jeudi soir son 1000e match dans la LNH à l’occasion de la visite des Islanders de New York. Et il a eu l’occasion de le faire avec l’organisati­on qui lui a ouvert les portes du circuit Bettman il y a un peu plus de 14 ans.

«Je peux dire que ça s’est passé très rapidement», a admis Julien, qui a discuté de longues minutes sur le sujet après l’entraîneme­nt matinal du Tricolore au Complexe sportif Bell à Brossard.

«Je ne peux pas croire que ça fait autant de matchs que je dirige, mais tu ne diriges pas 1000 matchs dans la LNH sans avoir été bien entouré. J’ai eu de bons adjoints, j’ai eu de bons joueurs. Il y a beaucoup de choses qui sont allées en ma faveur. Beaucoup de crédit doit aller à plusieurs autres personnes que toi-même. Je me [trouve] extrêmemen­t chanceux. Ce que j’aime d’ailleurs, c’est que j’ai l’occasion de diriger mon 1000e match là où j’ai commencé. C’est quelque chose d’assez spécial », a ajouté Julien, détenteur d’un dossier de 539-333-10-117, pour un taux de réussite de ,603, derrière le banc du Canadien, des Devils du New Jersey et des Bruins de Boston.

Souvenirs

Questionné pour savoir s’il avait des souvenirs particulie­rs de certains matchs, Julien a d’abord noté qu’il s’agissait d’un exercice difficile. Toutefois, il se rappelle le tout premier, le 18 janvier 2003, que le Tricolore a perdu 3-2 en prolongati­on à domicile contre les Maple Leafs de Toronto. Il se souvient aussi du suivant, lors duquel il avait signé sa première de 73 victoires avec le Tricolore, face aux Panthers de la Floride.

«C’est sûr que tout le monde va dire le 7e match [de la finale] de la Coupe Stanley [en 2011 contre les Canucks de Vancouver]. Ça reste spécial. Lorsqu’on se joint à une équipe, que l’on soit joueur, entraîneur ou préposé à l’équipement, on aspire toujours à gagner la coupe Stanley. Ce dont je me souviens aussi très bien, parce que je suis à Montréal, c’est l’année où on est revenus de l’arrière pour gagner la série contre Boston. Ç’a aussi été très spécial d’être capable d’accomplir ça», a-t-il relaté en faisant allusion au triomphe du Canadien lors du premier tour, en 2004, après avoir accusé un recul de 1-3.

Junior

Quand on lui demande de ressasser un moment crucial de sa carrière, Julien recule jusqu’avant son arrivée dans la Ligue nationale, après avoir quitté l’organisati­on des Olympiques de Hull, dans la LHJMQ.

« Lorsque j’étais au niveau junior, j’ai été chanceux de connaître du succès. Quand [je suis parti] la première année, je suis allé à Hamilton pour diriger le club-école des Oilers d’Edmonton et nous n’avions pas une très bonne équipe. Je n’avais jamais vécu cela avant, et ce fut probableme­nt mon année la plus difficile, a-t-il avoué.

«Ce n’est qu’après que vous réalisez à quel point vous pouvez grandir grâce à l’adversité. Et je n’avais jamais fait face à autant d’adversité que cette année-là. Je crois que ce fut un tournant dans ma carrière. Quand vous n’avez jamais fait face à l’adversité, c’est difficile à gérer la première fois. Cette saison-là m’a préparé à mieux affronter l’adversité.»

 ?? GRAHAM HUGUES LA PRESSE CANADIENNE ?? Claude Julien dirigeait jeudi soir son 1000e match dans la LNH.
GRAHAM HUGUES LA PRESSE CANADIENNE Claude Julien dirigeait jeudi soir son 1000e match dans la LNH.

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