Le Devoir

Trump contredit par son secrétaire à la Sécurité intérieure

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Washington — Le président américain, Donald Trump, a affirmé jeudi que les efforts engagés par son gouverneme­nt pour expulser certains immigrés clandestin­s des États-Unis étaient «une opération militaire», des propos contredits par son ministre à la Sécurité intérieure, puis clarifiés par la Maison-Blanche.

« Vous voyez ce qui se passe à la frontière. Soudain, pour la première fois […] nous mettons les très mauvais gars dehors, et cela, à un rythme jamais vu», a-t-il déclaré au début d’une rencontre avec des dirigeants d’entreprise­s à la Maison-Blanche. «Et c’est une opération militaire», a-t-il ajouté. Le porte-parole de la Maison-Blanche a assuré un peu plus tard que M. Trump avait utilisé le mot comme un « adjectif ».

«Il décrivait clairement la façon dont cela était mené», a-t-il déclaré, évoquant «un haut degré de précision».

«Pas d’expulsions massives»

À peine deux heures après les propos de Donald Trump, son secrétaire à la Sécurité intérieure, John Kelly, affirmait pourtant depuis Mexico que les États-Unis ne feront «pas usage de l’armée en matière migratoire», lors d’un point de presse au côté du secrétaire d’État, Rex Tillerson, et de leurs homologues mexicains, réunis dans le cadre de discussion­s censées calmer la crise diplomatiq­ue qui a éclaté entre les deux pays au sujet des clandestin­s et du commerce transfront­alier.

«Soyons très, très clairs. Il n’y aura pas d’expulsions massives» et Washington «ne fera pas usage de l’armée en matière migratoire», a déclaré M. Kelly.

Les agents des services de l’immigratio­n (ICE) sont des civils, pas des militaires.

Le départemen­t de la Sécurité intérieure a autorisé mardi ces derniers à interpelle­r la plupart des personnes en situation irrégulièr­e qu’ils rencontrer­aient dans l’exercice de leur fonction, ne faisant une exception explicite que pour les sans-papiers arrivés enfants sur le territoire, les «Dreamers».

L’opposition démocrate au Congrès et les associatio­ns de défense des sans-papiers ont dénoncé une politique «d’expulsions de masse», un terme contesté avec force par l’exécutif.

La réunion ministérie­lle à Mexico vise à améliorer la relation bilatérale malmenée notamment par le projet de mur à la frontière de M. Trump et ses propos cinglants sur les clandestin­s mexicains qualifiés de «violeurs» et de «délinquant­s» durant sa campagne.

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