Le Devoir

En Europe, les animaux font les frais des clôtures anti-réfugiés

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Le flux des réfugiés en 2015 a conduit plusieurs pays d’Europe à ériger des clôtures à leurs frontières… qui constituen­t maintenant une menace au flux migratoire des animaux.

Des lynx, des ours et des loups habitués jusque-là à voyager sans se soucier des frontières se trouvent coupés d’une partie de leur habitat ou, pire, trouvent la mort en essayant de passer à travers les fils barbelés. Le biologiste croate Djuro Huber a tiré la sonnette d’alarme en 2016 avec les photos de 11 cerfs roux trouvés morts le long de la clôture.

Pour la faune locale, le recul est d’autant plus important que, depuis la chute de l’Union soviétique et la levée des frontières au sein de l’Union européenne, des groupes d’écologiste­s avaient commencé à créer une «ceinture verte»: un corridor naturel protégé qui, à terme, aurait couru de la frontière russo-finlandais­e jusqu’à la Méditerran­ée. Mais tout s’est arrêté en 2015 lorsque la Slovénie et la Croatie, bientôt imitées par d’autres pays, ont érigé des clôtures de centaines de kilomètres de long.

Impact documenté

Des biologiste­s norvégiens ont été les premiers, dans une étude parue en juin 2016, à en documenter l’impact: déclin des population­s de lynx et baisse de la diversité génétique des loups. Dix des onze groupes de ce dernier animal, en Slovénie et en Croatie, étaient habitués à se déplacer et à chasser des deux côtés de la frontière.

Les chercheurs évoquent aussi l’expérience de leurs collègues nord-américains, qui ont étudié l’impact sur la faune locale des barrières érigées entre le Mexique et les États-Unis, et s’inquiètent de l’éventuelle constructi­on d’un certain mur à la frontière du Mexique.

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