Le Devoir

Trump veut gonfler le budget de la Défense de 54 milliards

- JEAN-FRÉDÉRIC LÉGARÉ-TREMBLAY

Chose promise, chose due. Pour le premier budget du nouveau gouverneme­nt républicai­n, Donald Trump entend donner suite à l’une de ses promesses électorale­s en proposant d’augmenter le budget de la Défense américaine de 54 milliards de dollars. Cette hausse de 9% des dépenses militaires de la première puissance mondiale fera toutefois des victimes collatéral­es auprès de plusieurs autres agences et départemen­ts gouverneme­ntaux, lesquels devront encaisser des coupes équivalent­es.

À la veille de son premier discours devant le Congrès mardi soir, dans lequel il doit dévoiler plus en détail ses intentions budgétaire­s pour 2018, Donald Trump a annoncé lundi que «ce budget est conforme à sa promesse de garder les Américains en sécurité». «Cela inclura une hausse historique dans les dépenses militaires afin de rebâtir les forces affaiblies des États-Unis. »

Sans être historique — George W. Bush avait fait gonfler le budget du Pentagone de 18,3% en 2003 —, l’augmentati­on de 9% proposée par le 45e président américain représente néanmoins un bond substantie­l après six années d’affilée de réduction budgétaire sous le gouverneme­nt de Barack Obama.

Malgré ces réductions, les États-Unis restent de loin la première puissance militaire au monde. Le Pentagone dispose à l’heure actuelle d’un pactole d’environ 540 milliards, un montant plus de trois fois supérieur à celui estimé de la Chine, deuxième puissance militaire mondiale.

Coupes massives

Pour compenser cette hausse de 54 milliards, plusieurs agences fédérales devront subir des compressio­ns massives. Des sources au sein de la Maison-Blanche citées par les médias américains ont évoqué en particulie­r l’Agence de protection de l’environnem­ent (EPA), le départemen­t d’État et les programmes d’aide internatio­nale. Mais rien n’a encore été annoncé quant à l’ampleur des efforts qui devront être consentis par les différente­s agences ni sur comment celles-ci seront touchées. L’effort de réduction budgétaire doit cependant épargner les programmes sociaux de santé (Medicare) et de retraite (social security), comme promis par le président.

« Ça va prendre des compressio­ns draconienn­es pour que tout se tienne, estime Rafael Jacob, chercheur associé à l’Observatoi­re sur les ÉtatsUnis de la Chaire Raoul-Dandurand de l’UQAM. Et la grande inconnue est de savoir où ils vont couper exactement, parce que l’EPA et le départemen­t d’État ont un poids minuscule dans le budget fédéral. Couper dans ces organisati­onslà ne sera pas suffisant pour atteindre la cible.» Le budget annuel de l’EPA est de 8 milliards et celui du départemen­t d’État, 38 milliards.

Long processus

Les annonces faites lundi, tout comme celles qui doivent l’être ce mardi devant le Congrès américain, ne sont que les grandes lignes des propositio­ns budgétaire­s de la Maison-Blanche. Commence à présent un processus de consultati­on avec les agences fédérales afin de déterminer en détail les mesures qui seront présentées dans le budget fédéral. Celui-ci devra alors être soumis au Congrès — en principe d’ici mai —, ultime décideur en matière budgétaire en vertu de la Constituti­on américaine.

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DANIEL MIHAILESCU AGENCE FRANCE-PRESSE Un soldat américain aide au déchargeme­nt d’un char d’assaut, entre autres équipement­s livrés dans le cadre d’une mission de l’OTAN, sur une base militaire en Roumanie. La Défense américaine dispose à l’heure actuelle d’un pactole d’environ 540...
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