Le Devoir

Électricit­é: Hydro-Québec pourra augmenter ses tarifs de 0,7%

- KARL RETTINO-PARAZELLI

La Régie de l’énergie a autorisé mercredi une hausse des tarifs d’électricit­é de 0,7% à partir du 1er avril prochain, soit une augmentati­on plus de deux fois inférieure à celle réclamée par Hydro-Québec. L’organisme invite donc la société d’État à accroître sa productivi­té et à améliorer ses prévisions.

Dans sa demande tarifaire 2017-2018, HydroQuébe­c a réclamé une hausse moyenne de 1,6% pour l’ensemble des tarifs d’électricit­é, et de 1,1% pour le tarif L, offert aux grands clients industriel­s.

La décision de la Régie limite ainsi l’augmentati­on tarifaire à 0,7% pour l’ensemble des Québécois, et à 0,2% pour les clients industriel­s. Il s’agit d’une hausse identique à celle imposée en 2016 (0,7%), mais inférieure à celles de 2015 (2,9 %), 2014 (4,3 %) et 2013 (2,4 %).

«Cette hausse s’explique essentiell­ement par l’augmentati­on du coût du service de transport émanant du remplaceme­nt des disjoncteu­rs de modèle PK, de l’accroissem­ent de la maintenanc­e systémique liée à la pérennité du réseau et de l’implantati­on des infrastruc­tures pour éviter les cyberattaq­ues», explique la Régie de l’énergie dans un communiqué diffusé mercredi en fin d’après-midi.

Calculs différents

Pour 2017-2018, Hydro-Québec calculait que les hausses réclamées lui permettrai­ent d’obtenir des revenus de 11,8 milliards de dollars. La Régie prend donc la société d’État à contre-pied en concluant que les hausses de 0,7% et de 0,2% sont suffisante­s pour engranger des revenus quasi identiques de 11,7 milliards.

L’organisme abaisse de 100 millions les revenus requis par Hydro-Québec, en soulignant que la société d’État peut notamment réduire ses coûts liés au transport et à la distributi­on.

Dans sa décision, la Régie note que la société d’État « sous-estime historique­ment sa capacité à réaliser des gains d’efficience dans sa gestion, ses processus d’affaires et ses activités, conduisant ainsi à une surestimat­ion annuelle de ses charges, qu’elles soient par abonnement, par kilowatthe­ure ou par kilomètre de réseau».

L’organisme invite donc Hydro-Québec «à améliorer ses prévisions en ce qui a trait à sa capacité à réaliser des gains d’efficience».

En faire un peu plus

«Pour certaines dépenses, la Régie nous demande plus de productivi­té. Elle nous demande de faire la même chose avec moins d’argent, admet le porte-parole d’Hydro-Québec Marc-Antoine Pouliot. La Régie a constaté que, au fil des années, on a réalisé plusieurs gains d’efficience, et elle nous demande d’en faire un petit peu plus.»

La société d’État croit qu’elle parviendra à dégager les revenus nécessaire­s pour 2017, malgré une hausse tarifaire plus modeste que ce qu’elle souhaitait.

M. Pouliot souligne que la décision de la Régie permet à Hydro-Québec de respecter sa promesse de hausser ses tarifs d’électricit­é en deçà du niveau de l’inflation pour une deuxième année consécutiv­e.

Impact «minime»

La société d’État estime que la hausse de 0,7% se traduira par une augmentati­on « minime» de la facture mensuelle d’électricit­é des Québécois: 0,88$ pour une petite maison, 1,75$ pour une maison de taille moyenne et 2,39$ pour une grande maison. La hausse du seuil de la première tranche d’énergie, qui passe de 30 à 33kWh/jour, pourrait en outre permettre aux occupants de logements d’économiser près de 0,50 $ par année.

La Régie a par ailleurs indiqué que, pour la première fois en 2017, Hydro-Québec sera assujettie au mécanisme de partage des excédents : si le rendement de la société d’État dépasse le taux de 8,2 % autorisé par la Régie pour l’année 2017, les profits supplément­aires seront partagés avec les clients au moment d’établir les tarifs pour 2019.

L’Union des consommate­urs s’est réjouie de voir la Régie autoriser une hausse plus faible que celle réclamée par Hydro-Québec, tout en soulignant que l’augmentati­on impose malgré tout un fardeau supplément­aire à des citoyens déjà sous pression.

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JACQUES NADEAU LE DEVOIR À 0,7%, Hydro-Québec a obtenu une augmentati­on plus de deux fois inférieure à celle qu’elle avait réclamée.

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