Le Devoir

Les profits de la Banque Nationale bondissent de 17,6 %

- JULIEN ARSENAULT

Bien que les revenus de courtage soient généraleme­nt considérés comme volatils, la haute direction de la Banque Nationale estime que le contexte actuelleme­nt favorable est appelé à se poursuivre.

Les recettes tirées du secteur des marchés financiers ont contribué à la bonne performanc­e de la sixième banque en importance au pays, qui a presque doublé ses profits au premier trimestre. L’institutio­n financière a dévoilé lundi un bénéfice net de 497 millions, ou 1,34 $ par action. Ce résultat représenta­it une hausse de 90% par rapport à celui de la même période un an plus tôt, qui l’avait vue comptabili­ser une charge non récurrente liée à la radiation de sa participat­ion dans l’entreprise Maple Financial Group.

Abstractio­n faite des éléments non récurrents, le profit ajusté de la Banque Nationale a été de 502 millions, ou 1,35 $ par action, en hausse de 17,6 %.

Robuste activité

«Pour le moment, l’environnem­ent est assez stable», a affirmé le premier vice-président à la direction, Denis Girouard, au cours d’une conférence téléphoniq­ue, lorsque questionné sur les frais de courtage, qui sont également à l’origine des bonnes performanc­es d’institutio­ns financière­s comme la Banque de Montréal et la Banque Scotia. «Que ce soit du côté des titres à revenu fixe, des actions ou des fusions et acquisitio­ns, tout va bien», a-t-il ajouté.

L’activité de courtage a été robuste au cours du plus récent trimestre, l’élection du président américain, Donald Trump, ayant rehaussé les attentes d’une meilleure croissance économique aux ÉtatsUnis. Au premier trimestre, les revenus de courtage de la Banque Nationale ont bondi de 18 %, à 254 millions. La tendance a été similaire du côté des titres à revenus fixes et des titres de participat­ion, où les recettes ont affiché des hausses respective­s de 25 et 23 %. Au total, pour le trimestre clos le 31 janvier, le revenu a bondi de 12% pour s’établir à 1,7 milliard.

Solidifier sa position financière

Pour l’instant, le président et chef de la direction de la Banque Nationale, Louis Vachon, a indiqué que ses priorités étaient de solidifier la position financière de l’institutio­n, de procéder à des investisse­ments, de retourner des profits aux actionnair­es sous forme de dividendes et de racheter des actions. Il a ainsi écarté l’idée d’élargir l’empreinte de la banque au Cambodge, en Afrique, ainsi qu’aux États-Unis, où elle est déjà présente.

«Il y a une bonne croissance organique au Cambodge [avec ABA Bank], a dit M. Vachon. Une acquisitio­n ne serait rien de plus qu’une distractio­n. Credigy [aux États-Unis] n’a pas la réputation de procéder à des acquisitio­ns. En Afrique, il est trop tôt pour évoquer une transactio­n.»

Résultats sectoriels

La Banque Nationale a bénéficié d’une bonne performanc­e de la part de son secteur de la gestion de patrimoine, qui a affiché un résultat net de 101 millions, en hausse de 31%. Les profits générés par les services aux particulie­rs et entreprise­s ont été de 213 millions, en hausse de 18%, alors que, du côté des marchés financiers, le résultat net est passé de 4 millions à 183 millions. Contrairem­ent à l’an dernier, ce secteur n’a pas eu à tenir compte d’une charge de dépréciati­on. Quant au secteur du financemen­t spécialisé aux États-Unis et à l’internatio­nal, son résultat net a fléchi de 5 %, à 38 millions.

Le ratio de fonds propre de catégorie 1 sous forme d’actions ordinaires, qui mesure la résilience des banques, atteignait 10,6%. Le rendement des capitaux propres attribuabl­es aux actionnair­es s’est établi à 18,6%, par rapport à 9,5% au premier trimestre de l’exercice précédent.

Newspapers in French

Newspapers from Canada