WSP Global a réduit son effectif de 10 %
La firme de génie WSP Global a réduit d’environ 10% la taille de son effectif au Canada en 2016, dans le cadre d’une année marquée par une reprise économique moins vigoureuse que ce qui avait été anticipé dans l’Ouest canadien et des dépenses fédérales moins élevées dans les infrastructures.
En dévoilant ses résultats trimestriels mercredi, la multinationale montréalaise — qui compte environ 7500 employés au Canada — a précisé avoir licencié quelque 740 salariés l’an dernier, dont 125 au Québec. Les réductions de personnel, tout comme les fermetures et fusions de bureaux, se sont échelonnées tout au long de l’année.
Au quatrième trimestre, 290 travailleurs ont quitté la société. L’entreprise a aussi enregistré une charge de 6,6 millions, a noté l’analyste Maxim Sytchev, de la Financière Banque Nationale. « Il s’agit d’une grosse année, a concédé la vice-présidente des relations avec les investisseurs, Isabelle Adjahi, au cours d’un entretien téléphonique. On ne peut jamais écarter d’autres ajustements, mais on ne s’attend pas à une situation similaire en 2017.»
À l’aide d’acquisitions
Les activités canadiennes de WSP ont généré des recettes de 952 millions, en hausse de 18,2%, un résultat stimulé par les acquisitions. À l’interne, ils ont reculé de 9,4 %, un déclin plus marqué que celui initialement prévu. Mme Adjahi a indiqué que la firme s’attendait à ce que ses revenus canadiens demeurent stables au cours de la prochaine année, étant donné que l’on ignore quand l’argent promis par Ottawa pour des projets d’infrastructures sera octroyé.
Le gouvernement Trudeau a promis jusqu’ici d’injecter 186 milliards dans les projets d’infrastructures au cours de la prochaine décennie. Près de la moitié de cette somme proviendra du nouveau programme promis par les libéraux en campagne électorale pour stimuler l’économie canadienne.
Toutefois, un comité sénatorial a récemment découvert qu’Ottawa avait mis plus de temps que prévu à verser les premières tranches du programme aux provinces et aux municipalités. En décembre dernier, 308 projets, d’une valeur de 806 millions, étaient déjà en route, alors que le gouvernement visait le double, soit 719 projets valant 1,5 milliard.
«Si des projets sont lancés en 2017, il s’agira d’une année où nous procéderons à des soumissions, a commenté Mme Adjahi. L’impact positif serait plutôt ressenti en 2018.»
Meilleur résultat
Pour le quatrième trimestre, WSP a affiché un résultat net de 56 millions, ou 55¢ par action, un résultat presque trois fois plus élevé que celui affiché il y a un an. À la même période l’an dernier, une charge d’impôt était venue peser sur sa performance financière. Pour le trimestre clos le 31 décembre, les revenus nets ont grimpé de 6,4%, s’établissant à 1,32 milliard. La croissance interne des recettes s’est établie à 4,5 %.
Abstraction faite des éléments non récurrents, WSP a engrangé un profit ajusté de 68,8 millions, ou 68¢ par action, comparativement à 32,4 millions, ou 33¢ par action, au quatrième trimestre de l’exercice précédent.
«Nous avons ajouté plus de 2500 experts à notre effectif par l’entremise de huit acquisitions, ce qui nous a permis d’accroître notre présence en Amérique latine et dans les [pays] nordiques tout en renforçant notre expertise au Royaume-Uni et en Australie», a souligné le président et chef de la direction de WSP, Alexandre L’Heureux, en dressant le bilan de l’exercice.
Le carnet de commandes était de 5,7 milliards à la fin du quatrième trimestre, en hausse de 5,5 % comparativement à la fin du trimestre précédent.
Pour l’exercice 2016, l’entreprise a affiché un bénéfice net de 199,1 millions, ou 1,97 $ par action, en hausse de 5,5%. Ses revenus nets ont été de 4,9 milliards, en progression de 9,1 %.