Heurtel lance un nouveau recours contre Anacolor
Le ministre du Développement durable, David Heurtel, tente une nouvelle démarche pour forcer Anacolor à changer ses pratiques. L’entreprise a deux semaines pour agir, à défaut de quoi elle pourrait devoir fermer ses portes.
«Nous utilisons tout moyen que nous jugeons nécessaire et possible pour amener cette entreprise à se conformer aux exigences du certificat d’autorisation », a déclaré le ministre dans un communiqué diffusé vendredi après-midi.
Plus tôt dans la journée, Anacolor a reçu un avis préalable à la suspension de son certificat d’autorisation. L’usine de coloration de pièces métalliques produit des odeurs si insupportables dans le secteur de Cap-Rouge que l’école voisine a suspendu les récréations dehors. Depuis 2013, elle a reçu huit avis de non-conformité du ministère.
Démarche saluée
La plus récente démarche du ministre Heurtel a été saluée vendredi par le maire de Québec, Régis Labeaume. «Si j’étais à la place d’Anacolor, je bougerais», a dit le maire. M. Labeaume et M. Heurtel s’étaient rencontrés à Montréal la semaine précédente pour faire le point dans ce dossier et le maire a tenu à faire savoir que cela avait porté ses fruits. « [Le ministre] a tenu parole et il a livré la marchandise», a-t-il dit.
Le Devoir a tenté en vain de joindre la direction de l’entreprise vendredi. On n’a donc pas pu savoir si elle contestera la légalité de l’avis préalable du ministère comme elle l’avait fait pour le certificat d’autorisation conditionnel qu’il lui avait transmis à l’automne.
Les deux parties doivent d’ailleurs se retrouver devant le tribunal administratif le 20 mars dans cette affaire.
Un combat d’avocats
La nouvelle démarche est indépendante de la précédente, nous a-t-on indiqué vendredi au cabinet du ministre Heurtel. Malgré tout, l’échéance pour l’avis préalable surviendra dès lors deux jours avant l’audience pour l’autre recours.
En point de presse, le maire de Québec n’a pas caché que cela ne pourrait être qu’un énième chapitre dans un combat juridique. «Le propriétaire pourrait encore une fois avoir des recours devant le tribunal administratif. C’est un jeu d’avocat, on va le laisser faire.»
Pas d’injonction
Plus tôt cette semaine, l’opposition à la Ville avait pressé l’administration Labeaume de déposer plutôt une demande d’injonction devant les tribunaux pour forcer la fermeture d’Anacolor. Le maire a voulu revenir là-dessus vendredi pour dire que ça aurait été « impossible à gagner». «Une injonction ne faisait pas le travail, c’est sûr, sûr, sûr », a-t-il dit.