Le Devoir

Et si on honorait les femmes ?

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Je ne voterai pas dans Crémazie lors des élections provincial­es à venir l’an prochain, mais plutôt dans Maurice-Richard. La Commission de la représenta­tion électorale du Québec a en effet publié la liste des circonscri­ptions électorale­s provincial­es telles qu’elles existeront lors du prochain scrutin. Certes, cet athlète fut un citoyen du quartier et un acteur important de l’histoire québécoise et montréalai­se.

Cependant, je constate, encore une fois, que les femmes sont laissées de côté. Seulement trois circonscri­ptions provincial­es (sur 125!) portent le nom d’une femme. Il s’agit de Jeanne-Mance, de Marguerite-Bourgeoys et de La Peltrie (pour Marie-Madeleine de la Peltrie). Ce sont bien sûr des figures majeures de l’histoire du Québec. Par contre, aucune des trois n’est née à Montréal, car elles sont toutes arrivées de France au début de la colonisati­on. Elles faisaient de surcroît toutes partie d’une communauté religieuse. Où sont les femmes laïques nées au Québec ?

Depuis 375 ans, il y a eu bien davantage de femmes importante­s que ce que leur représenta­tion dans le nom des circonscri­ptions ne laisse croire ! L’initiative Toponym’Elles, à Montréal, est inspirante à cet égard. La métropole ayant noté que les femmes représenta­ient seulement 6 % de sa toponymie, l’objectif de ce projet est de créer une banque de 375 noms de personnali­tés féminines pour nommer des rues ou lieux publics de notre ville.

Peut-être serait-il temps que d’autres initiative­s du genre voient le jour. Quand j’apprends qu’on honore Maurice Richard tout en laissant de côté des femmes de grand mérite, il m’apparaît clair que nous sommes plus que mûrs pour un rattrapage. Pourquoi ne pas nommer une circonscri­ption en hommage à Idola St-Jean, Thérèse Casgrain, Marie Lacoste-Gérin-Lajoie, Éva CircéCôté, Madeleine Parent, Simonne Monet-Chartrand, ou encore Marie-Claire Kirkland-Casgrain, pour ne nommer que celles-là ? L’égalité, ça passe aussi par la reconnaiss­ance du mérite et de l’apport à notre société. Flavie Payette-Renouf, réalisatri­ce Le 2 mars 2017

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