Les républicains proposent leur plan de substitution
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Les républicains ont décidé que l’assurance maladie sera un provilège réservé aux riches, et non un droit pour toutes les familles américaines La leader démocrate Nancy Pelosi
ls promettaient depuis des mois de « l’abroger et le remplacer», voilà que les représentants républicains ont dévoilé lundi soir leur plan de substitution de l’Obamacare, qui prévoit notamment de supprimer l’obligation universelle de contracter une assurance maladie.
Terminées, les pénalités financières pour les Américains qui ne possèdent pas cette assurance ou pour les entreprises qui ne l’offrent pas. La majorité républicaine du Congrès propose plutôt de créer des crédits d’impôt destinés aux personnes qui achètent leur propre assurance maladie.
Le montant de ces crédits d’impôt serait désormais déterminé en fonction de l’âge, et non plus des revenus. Quand même, l’éligibilité aux crédits d’impôt serait limitée pour les personnes aisées.
«La Chambre des représentants vient de présenter le projet de loi visant à abroger et remplacer l’Obamacare. Il est temps de mettre fin à ce cauchemar », s’est réjoui le président des ÉtatsUnis, Donald Trump.
Voix dissonantes
Reste que les débats entourant la nouvelle version de l’Affordable Care Act de Barack Obama, rebaptisé American Health Care Act par les républicains, s’annoncent difficiles. Les comités de la Chambre des représentants doivent commencer à voter relativement au projet de loi de 123 pages mercredi, lançant ainsi ce qui pourrait devenir la bataille la plus déterminante de l’année au Congrès américain. Déjà, des voix dissonantes se sont fait entendre lundi. Les mots du sénateur du Kentucky aux tendances libertariennes, Rand Paul, qui a qualifié la proposition d’«Obamacare diète», ont largement été repris sur les réseaux sociaux.
Les changements proposés à Medicaid, qui offre une assurance maladie aux personnes à faible revenu, ont aussi divisé les élus. L’expansion de ce programme, lancée en 2014, serait limitée, et son modèle de financement, revu.
En clair, Medicaid continuerait son expansion jusqu’en 2020, année au terme de laquelle les États ajoutant de nouveaux bénéficiaires cesseraient de recevoir le financement fédéral additionnel qui était prévu dans l’Obamacare. «Nous ne soutiendrons pas un projet de loi qui ne prévoit pas une stabilité dans l’expansion de la couverture de Medicaid et une flexibilité pour les États», ont réagi les sénateurs républicains de l’Ohio, la Virginie-Occidentale, le Colorado et l’Alaska.
La nouvelle proposition prévoit plutôt la création d’un fond de stabilisation qui serait géré par les États. Le nouveau projet de loi maintient par ailleurs deux des dispositions les plus populaires de l’Obamacare, à savoir la possibilité pour les enfants de bénéficier de l’assurance de leurs parents jusqu’à 26 ans et l’interdiction aux assureurs de discriminer les patients en fonction de leurs antécédents médicaux.
Les assureurs pourront cependant imposer un surplus de 30 % aux personnes qui n’ont pas été assurées depuis un an. Cette disposition doit permettre d’encourager les Américains à garder leur assurance, selon les républicains. Le nouveau projet de loi permet aussi aux assureurs d’exiger aux personnes âgées des primes cinq fois plus élevées que celles demandées aux plus jeunes. Sous l’Obamacare, ce ratio était limité à trois.
L’American Health Care Act propose également de renoncer à l’éligibilité aux crédits d’impôt des regroupements de planification familiale Planned Parenthood, dont certains pratiquent l’avortement.
L’Obamacare avait permis à plus de 20 millions d’Américains de souscrire à une couverture maladie. Les élus républicains n’ont toujours pas révélé l’impact sur l’accessibilité à l’assurance maladie que pourrait avoir leur proposition. Selon la leader démocrate Nancy Pelosi, le nouveau projet de loi «rendra l’Amérique malade à nouveau». « Les républicains ont décidé que l’assurance maladie sera un privilège réservé aux riches, et non un droit pour toutes les familles américaines », s’est-elle désolée.