À Montréal, les Amériques se préparent au pire
Les représentants de 35 pays discutent des stratégies à adopter pour réduire les risques
Montréal est l’hôte, jusqu’à jeudi, d’un sommet panaméricain et onusien consacré aux moyens de réduire les risques liés aux catastrophes naturelles qui frappent les différentes régions du monde. L’enjeu est d’autant plus important que ces risques devraient s’aggraver en raison des impacts grandissants des bouleversements climatiques.
Un millier de délégués provenant de 35 pays des Amériques seront présents à cette «Cinquième Plateforme régionale sur la réduction des risques de catastrophes des Amériques», un sommet organisé par le Canada et le Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes (UNISDR).
Même si la tenue de cet événement a été peu médiatisée, il n’en demeure pas moins que les enjeux qui y seront abordés ont déjà des impacts majeurs pour des millions de personnes. Les représentants des pays, des territoires et des Premières Nations doivent d’ailleurs y jeter les bases de la mise en oeuvre du Cadre de Sendai, prévue sur 15 ans.
Cette déclaration internationale, signée en 2015, reconnaît les impacts grandissant des catastrophes et la nécessité d’une collaboration internationale pour leur faire face, afin de réduire les impacts humains et économiques. On peut notamment penser aux inondations, aux ouragans, aux tremblements de terre ou encore aux feux de forêt.
Risques majeurs
«Ce sont les risques qui représentent les plus grands risques pour les populations et les infrastructures. Ce sont, après les guerres civiles, ceux qui engendrent les plus grands coûts économiques et les plus grands coûts humains», explique Philippe Gachon, titulaire de la Chaire de recherche stratégique de l’UQAM sur les risques hydrométéorologiques liés aux changements climatiques.
La rencontre qui se déroule au Palais des congrès de Montréal ne sera d’ailleurs pas la seule, rappelle-t-il, puisqu’un forum public se tient en parallèle à l’UQAM, justement pour aborder ces questions sous l’angle de la santé publique, de la sécurité publique et de l’aménagement du territoire.
Pour M. Gachon, il est plus que jamais important de s’attaquer à la réduction des risques liés aux catastrophes naturelles, notamment parce que les bouleversements climatiques risquent d’amplifier certains événements climatiques extrêmes. Qui plus est, la croissance démographique mondiale va de pair «avec une augmentation des risques et des dommages pour les populations et les infrastructures », souligne-t-il.
Coûts élevés
La rencontre de Montréal doit d’ailleurs se conclure jeudi avec une «Déclaration de Montréal», soit un plan d’action en vue de la coordination des efforts des pays des Amériques. Et tout cela est le prélude à une rencontre de tous les pays signataires du Cadre de Sendai, qui se tiendra à Cancùn en mai.
Sans présumer du contenu de la déclaration qui sera signée cette semaine, M. Gachon estime qu’elle pourrait permettre d’en arriver à une plus grande «collaboration internationale », notamment pour accroître les systèmes d’alertes et de surveillance. Selon lui, il n’y a plus de doute qu’il existe désormais une prise de conscience des risques des catastrophes naturelles.
Globalement, les catastrophes naturelles coûtent en moyenne plus de 100 milliards de dollars par année, en plus de provoquer la mort de plusieurs milliers de personnes. En 2016, le coût des catastrophes a toutefois connu un bond, en dépassant les 220 milliards de dollars et en provoquant la mort de près de 10 000 personnes, selon l’évaluation annuelle réalisée par le groupe suisse de réassurance Swiss Re.