Les déficits commerciaux menaceraient la « liberté » des États-Unis
Washington — Un haut conseiller du président Trump a prétendu lundi que les déficits commerciaux risquaient d’exposer les États-Unis à une prise de contrôle étrangère qui menacerait sa liberté et sa prospérité, pointant un doigt accusateur vers la Chine, mais également l’Allemagne.
«Imaginez que ce ne soit pas un allié conciliant qui rachète nos entreprises, notre technologie, nos terres agricoles, notre chaîne de production alimentaire et au final contrôle la grande partie de notre base industrielle militaire », a déclaré à Washington Peter Navarro, le président du Conseil pour le commerce à la Maison-Blanche. «Imaginez que ce soit plutôt un rival stratégique engagé dans un processus de militarisation rapide, avec l’idée d’être hégémonique en Asie et peut-être dans le monde », a poursuivi ce responsable dans un discours.
Accents apocalyptiques
Selon M. Navarro, cela pourrait conduire les ÉtatsUnis à la perte d’une « guerre froide contre notre liberté, notre prospérité et notre démocratie, menée non pas au son des armes, mais à celui des caisses enregistreuses ».
Dans son exposé aux accents apocalyptiques, le haut conseiller s’en est notamment pris à la Chine, qui compte pour près de moitié du déficit américain sur les marchandises, qui s’élevait à 750 milliards de dollars en 2016. Accusant Pékin de pratiques déloyales, M. Navarro a répété que le gouvernement Trump n’hésiterait pas à prendre des actions fermes pour «éliminer les manipulations de monnaie et d’autres formes de tricherie commerciale».
Le conseiller s’en est également de nouveau pris à l’Allemagne, accusée de profiter d’un euro sous-évalué par rapport à sa puissance économique. Le déficit avec l’Allemagne «est un des plus difficiles auxquels il va falloir s’attaquer » parce que Berlin se retranche derrière le fait que les discussions commerciales sont du ressort de la Commission européenne, a souligné M. Navarro.
Évoquant la prochaine visite à Washington de la chancelière allemande Angela Merkel, prévue le 14 mars, le conseiller a assuré qu’une discussion honnête devra avoir lieu sur les moyens de réduire le déficit « en dehors des limites et restrictions» que Berlin fait valoir. Fin janvier, M. Navarro avait déjà ciblé l’Allemagne en l’accusant d’exploiter ses principaux partenaires commerciaux grâce au faible niveau de l’euro.