Le parti de Merkel remporte une élection test en Sarre
Le parti conservateur d’Angela Merkel a nettement remporté dimanche une élection régionale test en Sarre, douchant dans l’immédiat les espoirs des sociaux-démocrates de faire chuter la chancelière allemande lors des législatives de septembre.
Les chrétiens-démocrates (CDU) ont remporté 40,7% selon les dernières projections des chaînes de télévision publiques ZDF et ARD, soit plus de cinq points de mieux que lors du dernier scrutin dans cette ancienne région minière, à tradition ouvrière, frontalière de la France.
Le SPD en plan
Jusqu’ici plein d’espoir au vu de récents sondages, le Parti social-démocrate (SPD) se retrouve nettement distancé, avec 29,6 % des voix, alors que cette première élection de l’année devait mesurer la capacité réelle de son nouveau dirigeant Martin Schulz à faire vaciller Angela Merkel après 12 ans de pouvoir.
Le SPD fait au final du surplace par rapport au dernier scrutin pour le renouvellement du Parlement régional en Sarre, en 2012. «Ce n’est pas une bonne soirée pour nous»,a reconnu Martin Schulz. « Mais cela ne veut pas dire que nous ne remporterons pas notre objectif de changement à la chancellerie » en septembre, a-t-il ajouté, en soulignant que les élections étaient «un marathon et pas un sprint ».
Même si la portée de ce scrutin est relative car la Sarre ne compte que 800 000 habitants, soit seulement 1% de la population allemande, il était suivi de près en vue des législatives du 24 septembre, qui seront précédées de deux autres scrutins régionaux en mai.
Le résultat va requinquer la chancelière, qui briguera en septembre un quatrième mandat, dans une période délicate pour elle.
Elle subissait l’effet conjugué ces derniers mois des critiques à droite contre sa politique migratoire généreuse et de la poussée à gauche des sociauxdémocrates dans les sondages depuis le début de l’année suite à l’arrivée à leur tête de Martin Schulz, l’ancien président du Parlement européen.
«Il s’agit d’un résultat qui donne du courage à la CDU»,a souligné le bras droit d’Angela Merkel à la chancellerie, Peter Altmaier, alors que des caciques du parti commençaient à critiquer la passivité apparente de la dirigeante dans la campagne.
Sa stratégie éprouvée consistant à rester de marbre face aux défis et à compter sur son image rassurante pour convaincre paraît avoir à nouveau fonctionné.
La Sarre constitue a contrario un premier revers personnel pour Martin Schulz.
L’«effet Schulz» sur lequel pariait le SPD, avec un discours clairement à gauche sur les questions sociales et une volonté de s’afficher comme homme «proche du peuple», montre ainsi, au moins provisoirement, ses limites.
Le SPD espérait en Sarre au moins talonner la CDU, afin de pouvoir par le jeu des alliances s’emparer du pouvoir régional via une coalition avec la gauche radicale de Die Linke. Cette dernière est créditée de 12,5%.