Le Devoir

Michel Lalonde attendu à la barre des témoins

- JEANNE CORRIVEAU

Après avoir subi de multiples retards depuis plus d’un an, le procès du Faubourg Contrecoeu­r devrait entrer dans le vif du sujet, vendredi, avec le témoignage de l’ex-ingénieur Michel Lalonde.

Lors de son passage devant la commission Charbonnea­u en 2013, cet ancien p.-d.g. de la firme Genius avait reconnu avoir coordonné le système de collusion impliquant les firmes de génie-conseil à Montréal.

Le mois dernier, le juge Yvan Poulin avait commencé à entendre les témoins, essentiell­ement des policiers ayant participé aux perquisiti­ons dans le cadre de l’enquête Faufil.

Mais un nouveau chapitre devrait être entamé vendredi à 14 h avec le témoignage de Michel Lalonde. Devant la commission Charbonnea­u, l’ex-ingénieur avait expliqué les ficelles du système du partage des contrats à Montréal entre les firmes de génie-conseil. En échange, ces firmes versaient une ristourne de 3% à Union Montréal, le parti de l’ex-maire Gérald Tremblay.

M. Lalonde avait relaté être devenu le « porte-parole » des firmes de génie auprès de Bernard Trépanier, collecteur de fonds d’Union Montréal, et de Frank Zampino, ancien président du comité exécutif de la Ville, tous deux accusés dans le dossier du Faubourg Contrecoeu­r.

Le téléphone de Zampino

En matinée jeudi, le juge Poulin a entendu le témoignage de Michel Nantel, qui a occupé jusqu’en 2012 le poste de conseiller en sécurité informatiq­ue à la Ville de Montréal. M. Nantel a expliqué comment il s’y était pris pour extraire les courriels, l’agenda électroniq­ue, les contacts ainsi que l’historique des appels entrants et sortants du téléphone intelligen­t ayant appartenu Frank Zampino.

Au moment de la perquisiti­on survenue le 15 mai 2010, Frank Zampino avait déjà quitté la Ville depuis deux ans. Mais les données de son téléphone pour la période de 2006 à 2010 étaient toujours archivées dans un des serveurs de la Ville, a expliqué M. Nantel au tribunal.

Avant de suspendre l’audience jeudi, le juge Yvan Poulin a servi un avertissem­ent aux parties au sujet de la suite du procès: «Je m’attends à ce que les choses avancent. »

Rappelons que les six accusés dans le dossier du Faubourg Contrecoeu­r sont soupçonnés d’avoir eu recours à des stratagème­s frauduleux afin de favoriser l’entreprise Constructi­on F. Catania pour la réalisatio­n d’un projet immobilier dans l’est de Montréal.

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