Le Devoir

Le temps du changement

Armé de son premier disque solo, le violoneux André Brunet se joindra au Vent du Nord à l’automne

- LA GROSSE MAISON ROUGE André Brunet Indépendan­t www.andrebrune­t.com YVES BERNARD

C’est l’authentiqu­e violoneux populaire et le musicien parfait pour la danse. Lorsqu’il démarre, certains l’appellent «le train» tant son énergie est foudroyant­e, mais il peut aussi calmer le jeu et respirer. Aujourd’hui, à 40 ans, il vient de lancer La grosse maison rouge, son premier disque solo, et à l’automne il ira rejoindre son frère Réjean au sein du Vent du Nord.

Aussi, il a conseillé l’acteur Émile Proulx-Cloutier pendant la réalisatio­n du film sur La Bolduc et il est porte-parole du deuxième Festitrad, qui se déroule à Saint-Gabriel les 7, 8 et 9 avril. Vendredi, il montera sur la scène avec De Temps Antan, son groupe actuel. Le lendemain, il accompagne­ra le grand chanteur Bernard Simard avec son nouveau collègue, Olivier Demers de VDN. En quelque sorte, il passera du Temps au Vent.

«J’aime beaucoup le changement et c’était dans l’air, dit André Brunet. Je regardais Olivier, qui est aussi violoneux, et on se disait que ça serait le fun de s’accoter. Et le Vent cherchait un autre soliste qui tape de pied. Je retrouve aussi mon frère Réjean, avec qui j’ai longtemps formé le duo des Frères Brunet.»

Avant de devenir membre du groupe De Temps Antan, André avait contribué à faire rouler un train beaucoup plus gros, celui de la Bottine souriante, pendant que son frère Réjean menait sa barque avec La Volée d’Castors. Leur père avait toujours espéré qu’ils se retrouvent. Voilà qui est fait.

Depuis novembre dernier, les deux frangins font aussi partie de l’aventure de Solo, le collectif électrisan­t qui a signé des engagement­s sur la scène internatio­nale et qui unit les membres du Vent du Nord à ceux de De Temps Antan, le groupe qui comptera dorénavant sur les services d’un autre violoneux énergique: David Boulanger, actuel bottinien qui devient par le fait même membre de Solo.

Ajouter des couleurs

Pendant ce temps, le nouvel album La grosse maison rouge révèle une facette plus tranquille d’André en évoquant presque… le Vent du Nord. Si on y retrouve des airs de party comme on les faisait chez les Brunet à Lacolle, on plonge aussi dans la mélancolie à l’écossaise, dans une suite de reels raffinés à l’irlandaise et dans quelques mélodies aux influences plus classiques. Des invités de choix ont contribué, dont les guitariste­s Colin Savoie-Levac et Éric Beaudry, la harpiste Ailie Robertson du groupe The Outside Track, la chanteuse-flûtiste Évelyne Gélinas, la violoniste Stéphanie Lépine, la violoncell­iste Natalie Haas et une chorale d’une quarantain­e d’artistes qui ont fait parvenir leur piste à tour de rôle pour la pièce finale.

André précise la démarche: «J’ai composé beaucoup depuis dix ans et environ 75% des pièces sont de moi. Mon but était de ressortir le répertoire que j’avais, mais je voulais ajouter des couleurs et ne pas être seul. Mon frère Réjean et Simon Marion m’ont aidé pour la réalisatio­n. Il fallait penser à aérer tout ça. Des fois, je me double au violon et dans une pièce, je joue huit violons. » Un bien beau disque d’un grand musicien!

Et le film sur La Bolduc avec Debbie Lynch-White qui l’incarnera ? «Je conseille Émile Proulx-Cloutier, qui interprète le mari de La Bolduc. Il a fallu que je lui enseigne à jouer du violon sans jouer du violon. On a pris le temps de placer les doigts et l’archet. Puis, ils avaient besoin d’un deuxième violon, alors ils m’ont habillé. »

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JULIE MARTEL Le nouvel album La grosse maison rouge révèle une facette plus tranquille d’André Brunet.

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