Un coup de fouet pour les transports urbains
Expo 67 a donné un véritable coup de fouet au système de transport montréalais. Des infrastructures majeures, comme les autoroutes Bonaventure et Décarie et le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, ont été créées ou améliorées en prévision de l’événement. Le métro, inauguré quelques mois auparavant, a évidemment été le moyen de transport privilégié pour se rendre à l’Expo. Le site même d’Expo 67 a été le lieu d’expérimentation de plusieurs modes de transport. Toutes les images d’archives montrent le très populaire minirail bleu qui parcourait le site du matin au soir. Les visiteurs ont également pu se déplacer en gondole et en vaporetto, en pousse-pousse, en pédicab. Des hélicoptères ont fait la navette pour transporter des visiteurs. Un aéroglisseur britannique sillonnait le fleuve, qui a transporté quelque 350 000 passagers pendant l’été, dont plusieurs jusqu’à l’île Charron. Il parvenait d’ailleurs à remonter les rapides de Lachine. Mais le moyen de transport le plus populaire était probablement l’Expo-Express. Ce train rapide de surface empruntait un trajet de près de six kilomètres et faisait la navette entre cinq stations sur le site. Il était composé de huit trains comportant chacun six wagons. Ses commandes étaient complètement automatisées. Les voitures roulaient sur des roues en fer. Chaque train pouvait transporter 1000 passagers, et il semble que le temps d’attente entre les trains était d’à peine cinq minutes. Dans ses mémoires, Yves Jasmin soutient que l’Expo-Express avait été conçu pour être utilisé dans le tunnel sous la montagne et pour devenir un des trains de banlieue. «On prévoyait même que ce train se rendrait de la Gare Centrale à l’aéroport de Dorval ou de Mirabel, qui existait déjà dans l’esprit des planificateurs », dit-il. C’était le fameux rêve de la navette rapide entre le centre-ville et l’aéroport. Un beau projet qui n’a jamais vu le jour. Le train a été en fonction sur un circuit plus petit jusqu’en 1972, puis il a été remisé. Après plusieurs projets avortés pour le relancer, les wagons ont fini par être envoyés à la ferraille.