Le Devoir

Des commissair­es jugent les nouvelles règles d’admission encore trop restrictiv­es

- JESSICA NADEAU

Les changement­s apportés aux critères de sélection des écoles à vocation particuliè­re à la Commission scolaire de Montréal ne sont que «cosmétique­s », dénoncent trois commissair­es indépendan­ts.

«On tente de donner l’impression qu’on offre plus d’inclusion, notamment pour les élèves HDAA [handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentiss­age], mais dans les faits, ça ne change rien, dénonce la commissair­e Violaine Cousineau en entrevue au Devoir. Ce sont des modificati­ons très mineures, je m’attendais à ce qu’on aille beaucoup plus loin que ça. »

Selon la commissair­e, qui parle au nom de ses deux autres collègues indépendan­ts, le coeur du problème réside dans le fait que les écoles à vocation particuliè­re maintienne­nt le droit de faire passer des examens d’admission.

Selon elle, les méthodes de sélection par tirage au sort ou sur la base de la motivation des élèves — méthodes utilisées dans plusieurs écoles à vocation particuliè­re — sont beaucoup plus justes et inclusives.

«Je me réjouis de voir que les enfants HDAA vont pouvoir utiliser les mesures d’adaptation dont ils ont besoin pour passer les examens, ça me semble quand même la moindre des choses. Mais dans les faits, je ne vois pas ce que ça va changer. On va continuer à faire passer des examens d’admission créés par des firmes externes et on va aller chercher les meilleurs. C’est là tout le problème qui était dénoncé par le Conseil supérieur de l’éducation, et le fait de maintenir ces examens [fait en sorte qu’]on conserve un système à deux vitesses.»

Consultati­on

Les trois commissair­es indépendan­ts avaient proposé, l’automne dernier, une vaste consultati­on sur les critères d’admission dans les écoles. Le conseil des commissair­es, présidé par Catherine Harel Bourdon, avait plutôt décidé de renvoyer cette réflexion au comité d’admission, qui a fait des propositio­ns au comité exécutif.

C’est donc en lisant Le Devoir que les commissair­es ont appris jeudi matin que les règles avaient été adoptées au conseil exécutif le 2 mai.

« On avait demandé une vaste consultati­on, on voulait une vraie réflexion pour aller en profondeur, et là, on apprend qu’ils ont adopté de nouvelles règles, comme ça, à huis clos, sans jamais même nous consulter ! » déplore Mme Cousineau.

Les commissair­es entendent bien revenir à la charge au prochain conseil des commissair­es.

Le coeur du problème résiderait dans le fait que des écoles maintienne­nt le droit de faire passer des examens d’admission

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