Le Devoir

Le protection­nisme réduirait la production des États-Unis, dit Stephen Poloz

- ANDY BLATCHFORD

Ottawa — Le gouverneur de la Banque du Canada affirme qu’une augmentati­on à large échelle des tarifs douaniers américains en viendrait après environ cinq ans à réduire la production aux ÉtatsUnis — que des représaill­es soient exercées ou non par d’autres pays.

Dans le texte du discours que Stephen Poloz livrait à Mexico jeudi, il déclare que les tentatives d’autres pays dans l’histoire pour protéger leurs industries et leurs travailleu­rs de la concurrenc­e étrangère ont été contreprod­uctives. M. Poloz fait valoir que, au bout du compte, « tout le monde perd avec le protection­nisme, y compris le pays imposant ces mesures ». Il ajoute que l’incertitud­e entourant la menace d’une montée du protection­nisme freine la croissance.

Le gouverneur affirme que cette incertitud­e représente sans nul doute un enjeu de taille pour le Canada et le Mexique. M. Poloz dit croire que cela augmente les risques pour les entreprise­s d’un accroissem­ent du coût du capital et d’une restrictio­n de l’investisse­ment. Le gouverneur souligne aussi des risques additionne­ls pour les entreprise­s canadienne­s dans l’éventualit­é de baisses des taux d’imposition des sociétés aux États-Unis et de retards dans la mise en oeuvre de politiques expansionn­istes américaine­s.

M. Poloz invite les législateu­rs au Canada et au Mexique, de même que les leaders d’affaires, à rappeler au principal partenaire commercial des deux pays l’importance du libre-échange pour le continent dans son ensemble. Il souligne l’apport du secteur automobile nord-américain, disant qu’il a créé des dizaines de milliers d’emplois dans chacun des trois pays. «Il est difficile d’imaginer comment le fait d’entraver le commerce ou de mettre en oeuvre d’autres politiques protection­nistes pourrait profiter à ces personnes et à leur famille », déclare le gouverneur de la Banque du Canada devant la Chambre de commerce du Canada au Mexique et le Club de Industrial­es.

«Il serait intéressan­t d’entendre de nombreux autres exemples venant de différente­s branches d’activité», ajoute-t-il.

M. Poloz fait valoir le rôle clé des États-Unis comme partenaire commercial. Il souligne que, «si les États-Unis ne faisaient plus partie de la donne, le Canada aurait un libre accès à6% à peine de l’économie mondiale». Le gouverneur ajoute toutefois que la ratificati­on prochaine de l’accord de libre-échange avec l’Union européenne élargira l’accès du pays aux marchés à l’extérieur des États-Unis.

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Stephen Poloz

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