Le Devoir

Destinatio­n Arabie saoudite, Israël et Vatican pour Trump

- NICOLAS REVISE à Washington

Pour son premier voyage à l’étranger en tant que président des États-Unis, Donald Trump se rendra en Israël fin mai pour tenter de relancer le règlement d’un des plus anciens conflits au monde entre l’État hébreu et les Palestinie­ns. Il se rendra également en Arabie saoudite, allié de longue date de Washington.

L’occupant de la Maison-Blanche, qui avait affiché mercredi son optimisme en recevant le président palestinie­n, Mahmoud Abbas, a annoncé jeudi qu’il irait d’abord en Arabie saoudite, puis en Israël et au Vatican, où il sera reçu le 24 mai par le pape François. Ces trois étapes s’ajoutent à sa présence déjà annoncée à ses premiers sommets de l’OTAN à Bruxelles, le 25 mai, et du G7 en Sicile les 26 et 27.

Ce voyage en Israël — où M. Trump sera reçu par le premier ministre Benjamin Nétanyahou, mais aussi par M. Abbas possibleme­nt en Cisjordani­e — survient dans un contexte en pleine évolution sur un dossier dans lequel les États-Unis ont toujours joué un rôle unique de médiateur. Les dirigeants devraient «discuter des moyens de faire avancer une paix véritable et durable entre Israéliens et Palestinie­ns», selon la Maison-Blanche.

Après avoir accueilli mi-février son «ami» Benjamin Nétanyahou, M. Trump a assuré mercredi à M. Abbas qu’il « voul[ait] créer la paix entre Israël et les Palestinie­ns». «Nous y arriverons!» a lancé le milliardai­re, qui se targue d’être un «faiseur d’accords», affirmant qu’un traité de paix serait «peut-être moins difficile que ce que les gens pensent depuis des années».

Il n’a cependant rien dit de la manière dont il s’y prendrait pour régler l’un des plus vieux conflits de la planète, pour lequel les positions ont rarement été aussi éloignées et sur lequel tous les présidents américains se sont cassé les dents.

À Riyad

En Arabie saoudite, Donald Trump aura fin mai « une réunion vraiment historique avec des dirigeants de tout le monde musulman».

Les États-Unis, allié de la pétromonar­chie sunnite, ont amorcé sous la présidence Trump le réchauffem­ent de liens distendus sous l’ère de Barack Obama en raison de la Syrie et de l’Iran.

En outre, même s’ils n’ont pas de relations diplomatiq­ues, l’État hébreu et Riyad entretienn­ent des liens officieux, comme lorsque deux hauts responsabl­es israélien et saoudien s’étaient vus en 2015 à Washington, puis en juillet dernier à Jérusalem-Ouest.

Ils avaient alors évoqué le processus de paix israélo-palestinie­n, au point mort depuis l’échec en 2014 de la médiation du secrétaire d’État de l’époque John Kerry, et ils avaient plaidé pour revigorer l’initiative de paix arabe: un plan de paix saoudien de 2002 proposant une normalisat­ion entre Israël et les pays arabes en échange d’un État palestinie­n dans les frontières de 1967.

MM. Trump et Nétanyahou avaient repris en février l’esprit de ce projet en vantant une solution «régionale» au conflit et la formation d’un front entre Israël et les pays arabes sunnites contre l’Iran chiite, leur bête noire commune.

Tant en Israël qu’à Riyad, le président républicai­n parlera d’ailleurs des «menaces de l’Iran et du groupe État islamique», a précisé la Maison-Blanche.

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