Journée très tendue
Au lendemain d’un duel télévisé à la violence inédite, la campagne présidentielle française se termine dans un climat tendu, avec une plainte jeudi d’Emmanuel Macron après des rumeurs de compte of fshore et un accueil houleux pour les deux candidats.
La candidate de l’extrême droite, Marine Le Pen, a participé à sa dernière réunion publique dans un petit village du Nord, où elle a sonné la mobilisation: «La France ne peut plus attendre. La France ne peut pas se permettre d’attendre cinq ans de plus pour relever la tête», a-t-elle lancé à ses partisans.
Plus tôt, celle qui se présente comme «la candidate du peuple» avait été accueillie par des jets d’oeufs lors d’un déplacement dans l’ouest de la France. En cas de victoire, « j’irai chercher des gens partout où il y aura des compétences», a affirmé Marine Le Pen dans un entretien à paraître vendredi dans La Provence, un appel du pied aux Républicains «en rupture de ban».
Macron dépose une plainte
Toujours en tête dans les sondages à la veille de la fin de la campagne, le jeune centriste proeuropéen s’est engagé à tenir «la promesse du renouvellement jusqu’au bout» lors d’un dernier meeting à Albi (sud-ouest) devant près de 4000 personnes, à qui il a assuré qu’il entendait « cette colère qui existe dans le peuple». Emmanuel Macron avait été interpellé à son arrivée à Albi par une cinquantaine de syndicalistes sur une loi controversée libéralisant le Code du travail, qu’il s’est refusé à abroger en cas de victoire.
Les insinuations de sa rivale pendant le débat télévisé, sur «un compte offshore aux Bahamas» qu’il pourrait détenir — allégation massivement relayée par les réseaux sociaux proches de l’extrême droite —, ont conduit M. Macron à déposer une plainte contre X pour «propagation de fausse nouvelle». Le parquet de Paris a immédiatement ouvert une enquête préliminaire.
Cette accusation était l’une des multiples attaques lancées mercredi soir par la candidate du Front national (FN) lors du seul face à face de l’entre-deux-tours, suivi par près de 16,5 millions de téléspectateurs.
Sa prestation a été sévèrement jugée dans les rangs de son parti, plusieurs de ses soutiens évoquant en privé une débatteuse «très mauvaise» et parfois «incompréhensible». Son père, Jean-Marie, brouillé avec elle et déjà très critique de sa campagne « trop cool », a lui-même jugé qu’elle avait «peut-être manqué de hauteur».