Un été sous le signe de l’accessibilité et de la variété
Le Musée des beaux-arts de Sherbrooke (MBAS) profitera de la saison chaude pour présenter deux nouvelles expositions. La première mettra en lumière les sculptures de l’artiste David James, alors que la seconde exhibera un large pan de la collection de photographies de Luc LaRochelle.
Célébrant cette année son 35e anniversaire, le MBAS est aujourd’hui le principal intervenant des Cantons-de-l’Est en matière de conservation et de diffusion des arts visuels. Il a pour mission de promouvoir les beaux-arts et de mettre en lumière leur universalité, mais aussi leur caractère régional. À ce titre, il s’intéresse autant aux oeuvres réalisées par des artistes estriens qu’à celles inspirées par la région ou collectionnées par ses résidants.
«On a un champ très large, précise Cécile Gélinas, directrice du MBAS. D’abord, il y a beaucoup d’artistes qui viennent des Cantons-de-l’Est, mais ce qui nous donne beaucoup de liberté, ce sont les collectionneurs de la région. Évidemment, ils ne collectionnent pas automatiquement les oeuvres des artistes d’ici, ce qui crée une grande ouverture à la présentation d’artistes majeurs ou d’artistes de la relève.»
Au gré des saisons
Comptant trois salles se déployant sur autant d’étages, le MBAS propose une dizaine d’expositions par année. Bien que de septembre à juin, sa clientèle se compose à environ 60% de visiteurs locaux et régionaux, l’été, ce sont en majorité des touristes qui fréquentent l’établissement. Sensible à cette réalité, l’équipe du MBAS orchestre sa programmation en conséquence.
«En période estivale, on essaie toujours d’avoir soit un très grand nom, soit un artiste de la région pour faire découvrir les Cantons-de-l’Est aux gens de l’extérieur», indique Mme Gélinas.
C’est ce qui explique que le Musée ait choisi de programmer cet été l’artiste renommé David James, ainsi que l’impressionnante collection photographique de Luc LaRochelle.
«C’est une programmation à la fois accessible, diversifiée et stimulante, relève Catherine Duperron, conservatrice intérimaire du MBAS. Si on tient compte de notre exposition permanente, sur les trois étages, on aura de l’art décoratif, de la photographie et à peu près tout ce qui peut se faire dans le domaine des arts visuels du XIXe siècle à nos jours. C’est un mélange parfait pour la saison estivale. »
Les sculptures de David James
Comptant un peu plus d’une trentaine d’oeuvres, l’exposition Luminosité et opacité: les sculptures de David James sera présentée du 3 juin au 9 octobre 2017. Elle mettra en lumière le travail des 20 dernières années du sculpteur qui habite aujourd’hui Sutton, mais dont la réputation est loin de se cantonner à la région.
«Il est connu au Canada, en Europe et aux États-Unis, souligne Mme Duperron. Ce qu’il fait est exceptionnel. Il réalise notamment des oeuvres en verre moulé. Moins de 10% des artistes qui travaillent le verre utilisent cette technique. Habituellement, c’est du verre soufflé.»
«Il utilise du verre avec du plomb parce que c’est plus facile à travailler, à sabler, poursuit-elle. C’est plus lumineux, ça reflète mieux, mais ça augmente le poids de l’oeuvre! Il place différents lingots de verre dans son moule et ça crée des espèces de filtres à l’intérieur des pièces; on appelle ça le voile interne. Ce que ça donne comme résultat, ce sont des oeuvres qui sont à la fois très lumineuses et très denses. »
Ses pièces à la fois translucides, épurées et pleines de vivacité seront présentées en toute simplicité. De petite et moyenne dimensions, elles seront exposées sur un mobilier neutre.
«Comme ce sont des oeuvres qui ont beaucoup de caractère, on va travailler la muséographie pour faire ressortir les couleurs et la transparence », note la conservatrice.
L’exposition présentera également trois sculptures monumentales de l’artiste qui explorent la dualité entre densité et légèreté.
«Dans les dernières années, l’artiste a étendu sa pratique au granit, explique Mme Duperron. Il a commencé par reprendre certaines formes qu’il avait faites en verre. Maintenant, il fait des oeuvres avec du granit et de l’acier inoxydable poli. L’effet miroir ainsi créé est assez impressionnant. Ça reflète tout l’environnement autour. On parle d’oeuvres qui peuvent mesurer jusqu’à six pieds. »
Deux d’entre elles seront exhibées à l’intérieur et une sera installée à l’extérieur du musée.
La collection de Luc LaRochelle
Regroupant une soixantaine d’oeuvres d’une quarantaine d’artistes différents, l’exposition Dialogues. La collection de photographies de Luc LaRochelle sera tenue au MBAS du 10 juin au 15 octobre 2017. Elle présentera quelques-unes des plus intéressantes pièces de la vaste série que Luc LaRochelle a amassée au fil des ans.
«Cet homme, originaire de Sherbrooke, a collectionné beaucoup de choses dans sa vie, mais a toujours eu la photo comme dada», signale la conservatrice du MBAS.
L’exposition présentera surtout des photographies en noir et blanc, mais quelques oeuvres en couleur seront aussi proposées.
«On va explorer trois thèmes à travers le temps: le portrait, le paysage et la théâtralité. Dans chaque thème, il y aura des images qui datent du XIXe siècle jusqu’à nos jours. L’objectif, c’est de montrer à travers le temps les diverses façons de faire et les différentes visions des artistes. Ça sera simple et accessible à tous. On veut que les photographies parlent d’elles-mêmes. Il y aura du texte pour situer, mais ça ne sera pas très didactique», révèle Mme Duperron.
Plusieurs clichés de photographes renommés feront partie de l’exposition. On y trouvera notamment des oeuvres de Cecil Beaton, Lee Friedlander, Carolee Schneemann, Jason et Carlos Sanchez, Jocelyne Alloucherie et Geneviève Cadieux.
Particularités estivales
Dès le 24 juin, et ce, jusqu’au 4 septembre, le MBAS adoptera son horaire estival et prolongera ses heures d’ouverture. Ainsi, il ouvrira ses portes tous les jours, de 10 h à 17 h.
Fait intéressant, les visites commentées et les ateliers de création y seront gratuits tout l’été. Les intéressés n’auront qu’à en faire la demande à l’accueil lors de leur arrivée.