Le cerveau et Hergé comme vous ne les avez jamais vus
Le Musée de la civilisation de Québec présente cet été trois expositions qui ont tout pour nous intéresser et nous ravir, quels que soient notre âge et nos intérêts.
La première exposition, intitulée Cerveau à la folie, nous permettra de voir ce qui se passe dans de véritables cerveaux de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, de la maladie de Parkinson, d’autisme, de bipolarité et de dépression. La deuxième exposition, Hergé à Québec, nous fera découvrir le créateur de Tintin, un homme aux multiples centres d’intérêt. Enfin, on présentera aussi les magnifiques sculptures de navires en ivoire réalisées par Edmond Lecouvie.
À ceux qui s’étonneraient d’un ensemble aussi hétéroclite d’expositions, Stéphan La Roche, directeur général du Musée de la civilisation, répond: « Notre musée est un musée de société. On s’intéresse à tout ce qui touche l’être humain, et nous plongeons donc les visiteurs dans différents aspects de la civilisation. »
Pour lui, le Musée de la civilisation est « la maison du monde », c’est-à-dire un lieu agréable et accueillant, où l’on a plaisir à revenir souvent. C’est aussi un lieu populaire, accessible et qui s’intéresse à tout ce qui fait notre monde. «Nous sommes un musée ouvert sur le monde. On s’intéresse à tout ce qui concerne la planète», résume-t-il.
À la direction du musée depuis un an et demi, M. La Roche est enchanté par la diversité des sujets traités, « des nanotechnologies au cerveau, en passant par les autochtones, la bande dessinée et les chiens et chats».
Au coeur de véritables cerveaux
Présentée du 17 mai au 11 mars 2018, l’exposition Cerveau à la folie est une occasion unique de comprendre le fonctionnement du cerveau, l’évolution de la recherche sur cet organe mystérieux, ainsi que les dysfonctions cérébrales.
Ainsi, l’exposition nous fera voir l’ensemble des recherches sur le cerveau réalisées au cours des siècles écoulés, indique Stéphan La Roche. On montre la gamme des instruments qui ont servi à l’étude du cerveau, à commencer par des outils de trépanation et des instruments utilisés pour pratiquer des lobotomies, jusqu’aux plus récents appareils médicaux qui servent au diagnostic et au traitement des maladies du cerveau.
Cerveau à la folie démystifie également les troubles neurologiques en présentant une collection de cerveaux pour comparer un organe sain à celui de personnes qui ont souffert de la maladie d’Alzheimer, de la maladie de Parkinson, d’autisme, de bipolarité ou de dépression. «Vous allez pouvoir observer les différences et l’atrophie qu’il y a dans certaines parties du cerveau chez les personnes atteintes», explique M. La Roche.
On nous présente aussi des crânes d’animaux et une série de cer veaux de mammifères.
«C’est une exposition à la fois fascinante et très belle visuellement, poursuit M. La Roche, puisqu’en entrant dans la salle d’exposition, vous aurez l’impression d’être dans un cerveau. Votre parcours se fera par la suite à travers des synapses. »
Cette exposition est une création maison du Musée de la civilisation. «Lorsque je suis arrivé en poste, il y a un an et demi, on songeait déjà à un projet d’exposition sur le fonctionnement du cerveau, explique le directeur général du musée. Mais je me suis dit que ce thème est si riche et si large qu’il fallait le développer bien davantage. »
C’est ainsi qu’en collaboration avec le Musée ArmandFrappier et le Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec, le Musée de la civilisation a développé Cerveau à la folie sous la supervision d’un comité scientifique de haut calibre. «On a vraiment été bien nourri par tous ces experts», relate avec satisfaction l’organisateur en chef. M. La Roche espère à présent que son exposition voyagera un jour à travers le monde.
Le monde merveilleux d’Hergé
Du 21 juin au 22 octobre 2017, le Musée de la civilisation présente Hergé à Québec, qui nous fait découvrir la vie, l’oeuvre et la curiosité de Georges Remi, alias Hergé, le créateur de Tintin.
«Hergé s’est intéressé à beaucoup de choses et a fait beaucoup plus que Tintin, rappelle Stéphan La Roche. Nous vous présentons donc ce personnage fascinant dans le cadre d’un parcours rétro-chronologique. »
L’exposition s’amorce avec le décès de M. Remi, en 1983, et se déroule jusqu’à sa naissance en 1907. On découvrira alors les différents aspects de la vie de ce créateur de génie, dont son amour pour l’art contemporain et sa carrière de graphiste et de publiciste. Si Hergé est reconnu comme le père de Tintin et Milou, on découvrira qu’il est aussi celui de Quick et Flupke, de Jo et Zette, etc. « Si Tintin est bien sûr mis à l’honneur, tous ces aspects sont également traités dans l’exposition », relate M. La Roche.
Un autre élément séduisant chez Hergé, poursuit-il, est le fait qu’il s’est beaucoup intéressé à l’art contemporain. Les visiteurs auront donc la chance d’admirer des tableaux d’Andy Warhol, de Roy Lichtenstein, de Lucio Fontana et de Serge Poliakoff. «On n’a pas souvent la chance de voir ce type de tableaux au Québec, rapporte M. La Roche. C’est même quelque chose d’unique.» On découvrira également des tableaux peints par Hergé luimême, «une autre facette méconnue de George Remi », dit-il.
De magnifiques petits chefs-d’oeuvre
Enfin, du 6 juin au 22 octobre 2017, le Musée de la civilisation présente 42 sculptures de navires en ivoire, taillées dans des défenses de nar val et de morse, constituant la collection Lecouvie-Déry.
«Il s’agit d’oeuvres de petites dimensions, mais grandioses dans le raffinement d’exécution et des détails», souligne Stéphan La Roche.
Ces miniatures ont été réalisées dans les années 1930 et 1940 par Edmond Lecouvie, un policier, explique M. La Roche. Ces magnifiques navires appartenant à Gordon Déry, on parle désormais de la collection Lecouvie-Dér y. « Ces 42 maquettes, toutes différentes et de différentes grandeurs, sont d’une beauté, d’une splendeur remarquable », commente-t-il.
Stéphan La Roche se dit convaincu que toute personne qui s’intéresse au monde maritime et à la voile sera charmée par l’exposition. «Ce sont de véritables petits chefs-d’oeuvre», affirme-t-il.