Les fameux surplus d’Hydro-Québec
Ces surplus présumés d’énergie semblent préoccuper au plus haut point les commentateurs et analystes du monde de l’environnement surtout et aussi, dans une moindre mesure, du monde économique. Certains prédisent qu’Hydro-Québec n’aurait point besoin d’ajouter de nouveaux équipements de production avant l’année 2040, et ce, malgré l’arrivée de l’auto électrique. Alors, que faire de ces présumés surplus? En fait, la vraie question devrait plutôt être la suivante: comment se fait-il qu’il y ait des surplus d’énergie propre au Canada alors que le pays compte encore quelque 30 000 MW de centrales thermiques (charbon, gaz et diesel), qui comptent pour environ 23% des émissions de GES du pays? S’ajoute la possibilité de devoir remplacer les 13 000 MW de puissance des centrales nucléaires de l’Ontario à moyen terme, puisque celles-ci ont, dans plusieurs cas, largement dépassé leur vie utile et doivent être rénovées à prix d’or. Le coût de l’électricité constitue actuellement l’enjeu politique prioritaire en Ontario. Depuis vingt ans, des organismes tels l’Institut C.D. Howe, l’Institut Fraser, l’Académie canadienne des ingénieurs et la Société canadienne des ingénieurs séniors n’ont cessé de recommander la construction d’un réseau pancanadien de transport, réseau de quelque 13 000 km et d’un coût de 50 milliards de dollars réparti sur deux décennies. Ce projet répond idéalement aux objectifs de la nouvelle banque fédérale consacrée aux infrastructures.
Alors, plutôt que de persister à exporter au rabais notre énergie aux États-Unis et, par le fait même, nos emplois, à la fois pour faciliter la compétitivité de l’industrie canadienne et réduire la facture d’électricité dans les provinces voisines, et notre gouvernement du Canada et notre Conseil des premiers ministres devraient peut-être enfin réfléchir à ce projet «à l’avantage du Canada» recommandé depuis si longtemps. C’est ainsi que la richesse se crée. F. Pierre Gingras Prévost, le 4 juin 2017