Le bitcoin atteint un nouveau sommet
Partie de 1000 $US en avril, la devise virtuelle a franchi le cap des 2900 $US
Le cours du bitcoin a atteint un nouveau sommet mardi, à plus de 2900$US, mais les commentaires sceptiques d’un milliardaire connu, l’investisseur Mark Cuban, ont embrouillé la journée et forcé la devise virtuelle à rendre une partie de ses gains.
La monnaie créée en 2009 a triplé de valeur depuis le mois d’avril, lorsqu’elle tournait déjà autour de 1000$US. Au terme de la poussée, l’ensemble des unités de bitcoin en circulation représente maintenant une capitalisation boursière de 47 milliards, soit près de la moitié de toutes les devises virtuelles négociables.
Cette progression rapide a suscité toutes sortes d’opinions au sujet de l’émergence d’une bulle, certains observateurs estimant que rien ne justifie véritablement une croissance aussi rapide alors que d’autres tendent à la mettre en perspective en signalant que la bulle techno de 1999 était beaucoup plus grande.
«Je pense qu’il y a une bulle», a lancé sur Twitter l’entrepreneur techno Mark Cuban, qui participe aussi à Shark Tank, équivalent américain de l’émission Dans l’oeil du dragon. «Quand tout le monde se vante de faire de l’argent facilement, cela égale bulle. […] Aucune idée de la direction. La vraie question est: “Quelle est sa valeur intrinsèque ?” »
Dans les minutes qui ont suivi la diffusion de ses propos, la valeur du bitcoin est passée de 2883$US à 2750$US, un recul de près de 5%. En fin de journée, elle avait remonté à 2870$US.
Le rôle de l’Asie
La devise a connu une forte poussée à la fin de 2016, conséquence notamment d’un resserrement en Chine, où le gouvernement a pris des mesures pour ralentir les sorties de capitaux vers l’étranger.
Au fil des ans, le bitcoin et sa technologie sous-jacente, la chaîne de blocs (blockchain, en anglais), ont attiré l’attention des grands investisseurs institutionnels, qui n’hésitent plus à appuyer les entrepreneurs de cet écosystème émergent. Il y a deux ans, par exemple, la Bourse de New York a annoncé qu’elle utiliserait les informations provenant de la plateforme Coinbase pour afficher le cours du bitcoin. Quant à la chaîne de blocs, sorte de grand registre des transactions accessible aux participants en tout temps, l’industrie financière s’emploie activement à explorer les manières de l’intégrer dans sa propre infrastructure.
«La poussée, en ce moment, vient principalement de la Corée du Sud et du Japon», a dit Francis Pouliot, président de Satoshi Portal et directeur de l’ambassade bitcoin, qui offre notamment des conseils aux investisseurs. Il est impossible de mettre le doigt sur un facteur, selon lui. «Mais le fait que ça soit reconnu comme une monnaie légale au Japon, ça fait en sorte que le bitcoin peut être dépensé dans des centaines de milliers de commerces physiques là-bas.»
«Il serait fou de dire qu’on n’est pas dans une bulle, dit M. Pouliot. Quoique l’intérêt pour le bitcoin soit extrêmement croissant. Le prix va redescendre un jour. Ça ne peut pas continuer à monter en flèche pour toujours.»
Le bitcoin a vu le jour en 2009. Ses unités sont créées lorsque des ordinateurs puissants arrivent à résoudre des équations complexes. Il est déjà prévu que, au bout du compte, il y aura 21 millions de bitcoins. À l’heure actuelle, environ 16,3 millions d’unités sont en circulation.
Selon le service Coindesk, on dénombre plus de 800 devises virtuelles dont la capitalisation totale vient de franchir la barre des 100 milliards $US.
La devise a connu une forte poussée à la fin de 2016, conséquence d’un resserrement en Chine