Le Devoir

Un logiciel malveillan­t préoccupe Hydro-Québec

- MARIE-MICHÈLE SIOUI

L’annonce lundi de la découverte d’un logiciel malveillan­t capable de paralyser un réseau électrique à distance a attiré l’attention d’Hydro-Québec, qui atteste cependant que ses services ne sont pas touchés par l’attaque informatiq­ue.

Deux firmes de sécurité de l’informatio­n, la Slovaque Eset et l’Américaine Dragos, ont dévoilé l’existence d’un programme informatiq­ue qui a la capacité de contrôler les disjoncteu­rs, les relais de protection et les commutateu­rs à distance.

Le logiciel, que les chercheurs ont nommé « Industroye­r » ou «Crash Override», serait le deuxième à avoir été conçu pour détruire des éléments du monde physique, comme des systèmes industriel­s. Son utilisatio­n pourrait expliquer la panne d’électricit­é qui a plongé le cinquième de la ville de Kiev dans le noir, en décembre dernier.

«On suit le cas de l’Ukraine de très près», a attesté Marc-Antoine Pouliot, porte-parole chez Hydro-Québec. « On va lire le rapport très attentivem­ent.»

Les dirigeants considèren­t depuis longtemps que les logiciels malveillan­ts capables de saboter les systèmes industriel­s comptent parmi les pires menaces, en raison des dommages inimaginab­les qui pourraient être causés à distance par le biais d’Internet.

Le tout premier logiciel à s’être attaqué à des objets réels — et le seul à l’avoir fait jusqu’ici — est le ver informatiq­ue Stuxnet. Ce programme malveillan­t découvert en 2010 aurait été conçu par les ÉtatsUnis pour saboter le programme nucléaire iranien en détraquant ses centrifuge­uses d’enrichisse­ment d’uranium.

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