Pas de recette miracle pour le PQ
Réunis en conseil national dimanche, les militants du Parti québécois ont rejeté la proposition de Paul StPierre Plamondon d’imposer des quotas de représentants des communautés culturelles dans les instances du parti. Plutôt que les quotas, ce sont en définitive les membres, alors que le chef exprime une volonté ferme en ce sens, qui doivent assurer la présence de personnes de diverses origines au sein de la formation politique. Il semble que c’est l’intervention d’une militante noire, Marie Imalta Pierre-Lys, une déléguée de la circonscription de Vachon, qui a fait pencher la balance. Elle a repris deux arguments qu’on oppose à la discrimination positive. «Que je sois noire ou une femme, mes intérêts sont comme [ceux] de toutes les autres personnes.» Puis, si elle est élue à un poste dans des instances du parti, elle veut que ce soit en raison de ses qualités et de ses compétences non pas de la couleur de sa peau.
Au Parti libéral du Québec et à la Coalition avenir Québec, on a accusé le PQ de manquer d’ouverture à la diversité. Non pas pour avoir rejeté l’imposition de quotas, mais pour avoir dû trancher la question. « On a au sein de nos instances des gens des communautés culturelles. On ne s’est pas posé la question que le PQ s’est posée. Pour nous, c’est naturel d’être dans cette inclusion», a déclaré le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, lundi.
On le constate: si les militants péquistes avaient adopté des quotas pour assurer la présence de la «diversité» en ses rangs, les partis rivaux y auraient vu la preuve que le PQ ne peut l’accueillir sans y être contraint.
Une autre proposition de Paul St-Pierre Plamondon a été rejetée qui voulait que les instances du parti soient composées d’au moins un tiers de jeunes (moins de 40 ans). Heureusement que les militants ont montré une certaine cohérence.
Le chef péquiste, Jean-François Lisée, a exprimé un « souhait», voire un «objectif», qu’au moins 20 des 125 candidats aux prochaines élections soient issus des communautés culturelles.
Comme c’est le cas avec la parité homme-femme parmi les candidats, c’est un engagement difficile à tenir, compte tenu du fait que ce sont des investitures qui, bien souvent, scellent les candidatures.
Bref, les quotas pour un parti politique, ce n’est pas la panacée. Le PQ doit compter sur sa volonté politique et sur sa dynamique propre pour faire une plus grande place aux communautés culturelles. Il n’y a pas de recette miracle.