Paralysie cérébrale : un combat, mais pas une maladie
Dans De la démocratie en Amérique, Alexis de Tocqueville rappelle que la démocratie est une empathie sociale dont l’objectif est de faire connaître aux gens la situation d’autres personnes dans le monde, afin qu’ils puissent découvrir différents points de vue, notamment ceux d’individus moins avantagés. Le 3 juin dernier, Le Devoir publiait un dossier portant sur les personnes handicapées soulignant les problèmes d’accessibilités qu’elles vivent quotidiennement. J’ai la paralysie cérébrale depuis l’âge de 8 mois. J’observe que, trop souvent, notre réalité est méconnue. L’article décrit la paralysie cérébrale comme étant une maladie. Il s’agit davantage d’un état physique généralement stable et permanent causé par un manque d’oxygène au cerveau.
J’adhère à l’idée voulant que le quotidien d’une personne handicapée soit un combat. Par exemple, au cours de mon enfance, j’ai dû subir deux opérations importantes et porter des plâtres pendant plusieurs semaines. Cette étape n’a pas été fa- cile, mais mon courage a été récompensé. Aujourd’hui, j’arrive à marcher un peu. Actuellement, j’étudie à l’École des médias de l’UQAM où j’ai développé une passion pour la déontologie journalistique et je prépare un mémoire de maîtrise. Je raconte mon histoire, parce que, trop souvent, les médias présentent les personnes handicapées comme étant des victimes. Je ne nie pas le fait qu’il y a plusieurs personnes handicapées, âgées de 40 ans qui habitent dans un CHSLD. Dans notre société, ce phénomène ne devrait pas exister. Je dis simplement qu’il est aussi important de raconter des histoires positives pour insuffler un vent de courage à ceux qui sont confrontés à ce combat quotidien. Véronique Trudeau Le 6 juin 2017