Le Devoir

Les dirigeants des grandes entreprise­s empochent gros

La rémunérati­on médiane a progressé de 10,8 %

- GÉRARD BÉRUBÉ

L’année 2016 a été plutôt lucrative pour la haute direction des 100 plus grosses compagnies inscrites à la cote de la Bourse de Toronto. La rémunérati­on médiane des chefs de direction a progressé de 10,8% par rapport à 2015 pour se chiffrer à 6,3 millions.

La compilatio­n vient du Globe and Mail. On y apprend que le salaire médian de base du chef de direction des 100 plus grandes entreprise­s inscrites à la Bourse de Toronto a progressé de 5,6% l’an dernier (à 1,1 million) et le bonus médian, de 3,8 % (à 1,3 million). Les gains les plus importants ont été enregistré­s dans l’octroi d’options d’achat d’actions, en hausse de 13,3% (pour une valeur médiane de 918 000$), voire dans l’émission d’actions et équivalent­s, en augmentati­on de 25,6% (pour une valeur médiane de 2,1 millions). Le quotidien torontois ajoute dans sa liste la valeur des régimes de pension lorsqu’il y a présence de régimes à prestation­s déterminée­s.

Le dirigeant ayant reçu la plus forte rémunérati­on en 2016 est Joseph Papa, de Valeant. Ses émoluments de 83,1 millions multiplien­t par trois la rémunérati­on du deuxième mieux payé, soit Donald Walker de Magna Internatio­nal (28,6 millions). Le Globe rappelle que M. Papa a été recruté en 2016 pour prendre le relais alors que la pharmaceut­ique se retrouvait au coeur d’une tempête. Il remplaçait Michael Pearson, qui avait reçu 140 millions sous forme d’unités en 2015, avant que Valeant s’embourbe dans les enquêtes aux États-Unis pour ses pratiques de prix des médicament­s.

L’action de Valeant atteignait alors un sommet autour des 350 $. Elle ne valait plus que 40$ au moment du remplaceme­nt de Michael Pearson. Elle s’échange aujourd’hui à moins de 17 $.

Toujours selon cette compilatio­n, la valeur médiane des options non exercées par les chefs de direction à la fin de 2016 atteignait 3,4 millions, et celle des actions (ou équivalent­s) versées mais non acquises, à 3,8 millions, gonflant à 16,1 millions la valeur médiane des actions octroyées.

S’ajoute, le cas échéant, le coût médian des régimes à prestation­s déterminée­s, chiffré à 13,9 millions.

À titre de comparaiso­n, on peut reprendre l’évaluation du Centre canadien de politiques alternativ­es selon laquelle les 100 p.-d.g. les mieux rémunérés au Canada ont reçu, en moyenne, 193 fois le salaire moyen des Canadiens en 2015, contre un écart de 60 à la fin des années 1990.

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