Les journaux inspirent toujours beaucoup plus confiance que les réseaux sociaux
Dans les médias, la confiance ne règne pas toujours. Un nouveau sondage Nanos commandé par les Amis de la radiodiffusion canadienne montre non seulement que les Canadiens font encore grandement confiance aux médias traditionnels, mais aussi qu’ils se méfient du contenu sur Facebook, Twitter et sur les informations en ligne qui ne proviennent pas de médias connus.
Le coup de sonde fait à la demande de l’organisation sans but lucratif montre que 84% des Canadiens font confiance en totalité ou en partie à la radio comme source d’information. Ce chiffre atteint 83% pour les journaux et 80 % pour la télévision.
Le contraste est frappant avec les grandes plateformes numériques. Le ratio des Canadiens faisant confiance à Facebook comme canal d’information est d’à peine 17%, une statistique qui monte à 19% pour Twitter et à 34% pour les sites d’informations en ligne qui ne sont pas rattachés à une organisation médiatique.
«La moitié de la population évolue sur Facebook, et le manque de confiance est flagrant, souligne le porte-parole des Amis de la radiodiffusion canadienne, Ian Morrison. Et ça, c’est important pour le Comité du Patrimoine qui va remettre un rapport sur les nouvelles locales partout au Canada. C’est aussi un message fort pour les journaux, les télévisions, et les radios. »
Le sondage Nanos a été mené auprès de 1000 personnes en ligne et au téléphone, avec une marge d’erreur de 3,1 % 19 fois sur 20.
Il y a dix jours, l’enquête NETendances du CEFRIO révélait qu’au Québec, Facebook était le canal privilégié pour l’accès à l’information journalistique.
Nouvelles locales
Le sondage a aussi tâté le pouls des Canadiens sur l’importance des nouvelles de proximité. Les résultats montrent que la population note un recul de la qualité des informations locales. Pas moins de 44% des répondants estiment que leur qualité a chuté depuis 10 ans.
D’ailleurs, 81 % des personnes sondées ont dit se soucier du fait qu’il y ait moins de journalistes. En parallèle, 32% des répondants préféreraient que le marché dicte l’avenir des médias locaux.
Ian Morrison souligne le fait que les Canadiens se révèlent majoritairement en faveur d’actions gouvernementales pour juguler le recul des emplois dans les médias (58%). Et que seulement 34 % d’entre eux estiment que ces pertes d’emplois ne sont que les conséquences inévitables des changements technologiques.
« Ça va peut-être encourager le gouvernement à faire quelque chose, à donner des crédits d’impôt, entre autres exemples, pour aider les journaux ou les réseaux de télévision à faire un meilleur travail.»
Financement. La moitié des Canadiens (49%) croient que Radio-Canada/CBC devrait continuer à vendre de la publicité pour se financer, mais 36 % des répondants estiment plutôt que le diffuseur public devrait voir son financement accru pour prendre ses distances de la publicité. Indépendance du conseil.
Alors que plusieurs sièges restent vides au conseil d’administration de Radio-Canada, le sondage Nanos montre que la population est très fortement favorable (95%) à des nominations non partisanes; 54% des répondants croient aussi que le pouvoir de nomination du premier ministre lui donne un pouvoir trop grand sur le conseil.