Des survivants expriment leur colère
Londres — Des manifestants en colère après l’incendie de la tour Grenfell à Londres ont envahi vendredi une mairie de quartier, dénonçant la gestion de l’immeuble mais aussi la réaction de Theresa May devant ce drame qui a fait au moins 30 morts.
Aux cris de «Pas de justice, pas de paix», une centaine de manifestants, proches de victimes ou survivants de l’incendie notamment, se sont engouffrés dans l’après-midi dans la mairie de quartier de Kensington et de Chelsea, où se trouve l’immeuble de logements sociaux dans l’ouest de Londres.
Plusieurs centaines d’autres étaient rassemblés à l’extérieur du bâtiment public, dans une atmosphère très tendue, reprochant aux autorités de cacher le nombre réel de victimes et de les tenir dans l’ignorance.
«Honte à vous», ont crié certains, avant qu’une marche vers la tour Grenfell ne rassemble quelques milliers de personnes scandant des slogans contre la première ministre britannique, dont la réaction au drame est très critiquée.
Un autre rassemblement avait lieu dans la soirée au niveau d’Oxford Circus, bloquant la circulation.
Les manifestants reprochent aussi aux autorités locales de ne pas avoir entendu leurs cris d’alerte concernant la sécurité du bâtiment de 24 étages, parce qu’ils provenaient d’une population majoritairement modeste. Nombre d’entre eux ont affirmé qu’il n’y avait pas d’issue de secours, pas d’extincteur, pas d’alarmes incendie.
Vendredi, Stuart Cundy, un chef de la police londonienne, a souligné que le bilan de 30 morts n’était que provisoire en raison du nombre de personnes portées disparues. Il a dit espérer que cela n’atteigne pas «un nombre à trois chiffres».
Près de 600 personnes habitaient dans cet immeuble de 120 appartements et, selon les médias britanniques, 70 personnes manqueraient à l’appel.