De plus en plus d’acheteurs étrangers à Montréal
Le nombre d’acheteurs étrangers dans le marché immobilier montréalais demeure très marginal, mais la part qu’ils occupent dans le total des transactions augmente rapidement en raison des Chinois, signale la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
Dans une analyse publiée jeudi, l’agence fédérale affirme que les acheteurs basés dans un autre pays ont acquis 236 propriétés au cours des trois premiers mois de 2017, en hausse de 37% par rapport à l’an dernier. Ces transactions comptent pour 1,8% de l’ensemble des achats.
Les acheteurs chinois ont acquis 100 propriétés entre avril 2016 et avril 2017. Cette période fait suite à l’imposition d’une taxe de 15 % sur les transactions étrangères à Vancouver au cours de l’été 2016. C’est trois fois plus que lors de la période correspondante l’année précédente.
«Étant donné la hausse plus soutenue des prix à Montréal depuis quelques mois, mais aussi afin de voir l’éventuel impact sur la métropole de l’introduction en avril dernier d’une autre taxe sur les logements achetés par des étrangers dans la région de Toronto, il devient de plus en plus important de suivre l’évolution du nombre d’acheteurs étrangers dans la région de Montréal» ,a écrit l’analyste Francis Cortellino dans son rapport.
Lors d’une première analyse effectuée en décembre 2016, la SCHL avait parlé de l’investissement étranger comme d’un phénomène très limité dans la métropole, mais elle ne pouvait exclure un «très léger déplacement » de la demande de l’Ouest canadien vers Montréal.
La hausse des prix à Vancouver a été si forte au cours des dernières années qu’elle a eu un effet à la hausse sur les autres villes avoisinantes, a indiqué la SCHL au mois de mai. Cet impact s’est même fait sentir dans des municipalités situées «hors du rayon de navettage».
Lorsque la Colombie-Britannique a imposé la taxe à l’été 2016, le prix des propriétés venait d’exploser de plus de 50% sur cinq ans. En quelques mois, la taxe a eu un effet nettement refroidissant. Pour l’année 2016 au complet, le nombre de transactions immobilières dans la grande région de Vancouver a diminué de 5,6%. Les prix ont tout de même augmenté de 17,8 %.
En guise de comparaison, les prix dans la grande région de Montréal ont augmenté de 6,5 % au cours de l’année 2016, selon les données publiées en janvier dernier par Royal LePage. L’agence prévoyait alors une hausse d’environ 5% pour l’année 2017. «Dans la prochaine année, nous prévoyons que Montréal connaîtra des hausses de prix modérées tandis que l’économie de la région continue de prendre du tonus», a écrit Royal LePage. La ville de Québec, de son côté, a observé une augmentation des prix de 5,8 % en 2016.