Le Devoir

L’industrie aéronautiq­ue fait la preuve de sa santé éclatante

- DJALLAL MALTI à Paris

L’industrie aéronautiq­ue a fait la preuve de sa santé éclatante à l’occasion du salon du Bourget, avec une nouvelle moisson de commandes au profit des avionneurs, mais aussi des motoristes qui profitent de l’engouement des compagnies pour les A320neo et 737 MAX.

Boeing est arrivé loin devant son concurrent européen Airbus, une première depuis 2012. Au quatrième jour du salon, qui clôture la partie commercial­e avant l’ouverture au public vendredi, le géant de Seattle avait engrangé 571 commandes et engagement­s d’achats d’avions commerciau­x pour une valeur de 74,8 milliards de dollars.

Airbus a de son côté enregistré, pendant le salon, 326 commandes d’avions pour un montant au prix catalogue de 39,7 milliards de dollars.

Le constructe­ur européen a concédé sa défaite par la voix de son directeur commercial, John Leahy. «Est-ce que nous reconnaiss­ons que Boeing a vendu quelques avions de plus que nous? Oui», a-t-il déclaré. « Boeing a fait le show », a confirmé un industriel du secteur sous couvert de l’anonymat.

John Leahy, qui a présenté le bilan d’Airbus avant celui de Boeing et ne disposait pas des dernières annonces de son concurrent américain, a assuré pourtant qu’en matière de commandes nettes, les deux concurrent­s étaient à égalité. «Nous avons eu 42% du marché et eux le reste. En matière de commandes fermes, nous avons été à 50-50», a-t-il déclaré.

«Paris 2017 a été un salon très excitant», s’est félicité Ihssane Mounir, le vice-président des ventes et du marketing de Boeing. « Probableme­nt l’un des plus actifs », a-t-il ajouté.

Voler la vedette

Le géant américain a surtout fait carton plein pour le 737 MAX 10, la version allongée de son moyen-courrier remotorisé et plus économe en carburant, dont le lancement a été annoncé au premier jour du salon. Il doit concurrenc­er l’A321neo, qui a permis à Airbus de détenir 60 % des parts de marché du moyen-courrier.

«Le MAX 10 a volé la vedette», s’est réjoui Ihssane Mounir. Boeing a engrangé 361 commandes de l’appareil de la part de 16 clients, dont 147 nouvelles commandes, le reste étant des conversion­s.

John Leahy s’est malgré tout félicité du bilan commercial d’Airbus. « Notre succès commercial cette semaine porte notre carnet de commandes à un nouveau record de plus de 6800 avions», at-il souligné.

Le segment des moyen-courriers est le principal bénéficiai­re de la vitalité du marché, alors qu’Airbus et Boeing tablent sur un doublement de la flotte d’avions dans le monde d’ici 20 ans. Selon Boeing, le besoin en moyen-courriers d’ici 2036 s’élèvera à 29 530 nouveaux appareils.

Cette demande est portée par la croissance du trafic dans le monde, et notamment les compagnies low-cost, qui exploitent principale­ment des appareils comme le 737 MAX de Boeing ou l’A320neo d’Airbus.

Ces avions sont des versions remotorisé­es des monocouloi­rs des deux avionneurs, qui ont bénéficié d’améliorati­ons avec de nouveaux moteurs qui permettent de réduire d’environ 15 % leur consommati­on en carburant.

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