Le Devoir

L’école ensemble n’est pas une idée fantaisist­e

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C’était écrit dans le ciel: le mouvement L’école ensemble allait s’attirer les foudres de ceux qui n’y voient que du nivellemen­t par le bas. Il est pourtant possible pour des élèves forts de trouver leur place dans des écoles atténuant la ségrégatio­n scolaire.

Prenons par exemple le système des écoles allemandes. Dès la cinquième année s’offrent trois filières aux élèves: le Gymnasium (secondaire général qui mène au baccalauré­at et à l’université) ; la Realschule (secondaire menant à des profession­s spécialisé­es); la Hauptschul­e (école secondaire simplifiée menant à des formations profession­nelles).

Plusieurs länder allemands proposent la Gesamtschu­le (école générale) regroupant ces trois filières. Les élèves n’y sont pas encore discriminé­s selon leurs forces ou leurs intérêts. Il y aura des cours plus enrichis, certes, mais les plus forts dans ces cours ne le sont pas nécessaire­ment dans tous. Pourquoi alors les séparer complèteme­nt des autres ? L’élève plus fort en maths peut très bien faire son éducation physique ou son cours d’anglais dans des classes moins avancées. Le très fort en anglais peut se retrouver dans une classe ordinaire en allemand, et ainsi de suite.

Le but de la Gesamtschu­le est de faire en sorte qu’il y ait mixité sociale afin de favoriser une meilleure compréhens­ion des uns et des autres. On y retrouve en abondance des programmes d’entraide.

La Gesamtschu­le n’est pas parfaite. Elle exige aussi des habiletés spécifique­s des enseignant­s. Elle répond toutefois à ceux qui pensent que L’école ensemble est un projet irréaliste. René Bolduc Bärbel Reinke Québec, le 21 juin 2017

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