Le Devoir

Peur bleue

Le thriller 47 Meters Down isole deux soeurs dans une cage entourée de requins

- FRANÇOIS LÉVESQUE

47 METERS DOWN (V.O.)

★★ 1/2 Thriller de Johannes Roberts. Avec Mandy Moore, Claire Holt, Matthew Modine. Grande-Bretagne, 2017, 85 minutes.

En vacances au Mexique, deux soeurs en quête d’aventure acceptent de se joindre à une équipée en pleine mer qui leur permettra de voir des requins de près. En effet, en sécurité dans une cage de métal, elles auront tout loisir de vivre des émotions fortes. Évidemment, rien ne se déroulera comme prévu et ladite cage se retrouvera vite au fond de l’eau, à quarante-sept mètres de profondeur, d’où le titre original 47 Meters Down.

Minimalist­e, la prémisse de ce thriller est des plus prometteus­es. En effet, l’océan a beau être infini tout autour, il est noir et opaque au-delà du faisceau de la lampe des deux héroïnes isolées. Il en résulte un huis clos sous-marin souvent anxiogène.

À ce propos, le scénario d’Ernest Riera et du réalisateu­r Johannes Roberts ne perd pas de temps à installer la dynamique entre les deux soeurs aux tempéramen­ts contrastés — Kate la délurée et Lisa la réservée — pour mieux enchaîner avec les requins. Dès lors, les coscénaris­tes trouvent bien sûr moult raisons justifiant que l’une ou l’autre protagonis­te sorte de la cage.

Ce n’est vraiment pas toujours crédible, mais la crainte qu’un grand blanc surgisse des ténèbres déliquesce­ntes génère plusieurs moments de franche terreur.

Bla-bla et tension

Malheureus­ement, Riera et Roberts se révèlent beaucoup, beaucoup moins habiles au chapitre des dialogues, ceux-ci surabondan­ts et surexplica­tifs. En quelques occasions, la banalité des échanges émousse carrément la tension. Malgré la teneur des répliques qu’elles sont contrainte­s de débiter, Mandy Moore et Claire Holt convainque­nt dans les rôles principaux.

La réalisatio­n de Roberts est en outre nerveuse à souhait, alternant constructi­on de suspense et chocs soudains — le genre qu’on déplorerai­t ailleurs mais qui, dans ce contexte-ci, fait partie intégrante du plaisir que d’aucuns jugeront coupable. La musique, chaque fois qu’on ne lui préfère pas des chansons pop insignifia­ntes, est très efficace dans ses pulsions électroniq­ues à la John Carpenter.

Et les requins? Sans faire oublier leur ancêtre cinématogr­aphique, ils sont assez crédibles et menaçants pour renforcer le legs des Dents de la mer, à savoir induire une peur bleue de la baignade.

V.O.A. : Banque Scotia

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VVS FILMS Malgré la faiblesse des dialogues, la réalisatio­n de Roberts est nerveuse, alternant constructi­on de suspense et chocs soudains.

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