Peur bleue
Le thriller 47 Meters Down isole deux soeurs dans une cage entourée de requins
47 METERS DOWN (V.O.)
★★ 1/2 Thriller de Johannes Roberts. Avec Mandy Moore, Claire Holt, Matthew Modine. Grande-Bretagne, 2017, 85 minutes.
En vacances au Mexique, deux soeurs en quête d’aventure acceptent de se joindre à une équipée en pleine mer qui leur permettra de voir des requins de près. En effet, en sécurité dans une cage de métal, elles auront tout loisir de vivre des émotions fortes. Évidemment, rien ne se déroulera comme prévu et ladite cage se retrouvera vite au fond de l’eau, à quarante-sept mètres de profondeur, d’où le titre original 47 Meters Down.
Minimaliste, la prémisse de ce thriller est des plus prometteuses. En effet, l’océan a beau être infini tout autour, il est noir et opaque au-delà du faisceau de la lampe des deux héroïnes isolées. Il en résulte un huis clos sous-marin souvent anxiogène.
À ce propos, le scénario d’Ernest Riera et du réalisateur Johannes Roberts ne perd pas de temps à installer la dynamique entre les deux soeurs aux tempéraments contrastés — Kate la délurée et Lisa la réservée — pour mieux enchaîner avec les requins. Dès lors, les coscénaristes trouvent bien sûr moult raisons justifiant que l’une ou l’autre protagoniste sorte de la cage.
Ce n’est vraiment pas toujours crédible, mais la crainte qu’un grand blanc surgisse des ténèbres déliquescentes génère plusieurs moments de franche terreur.
Bla-bla et tension
Malheureusement, Riera et Roberts se révèlent beaucoup, beaucoup moins habiles au chapitre des dialogues, ceux-ci surabondants et surexplicatifs. En quelques occasions, la banalité des échanges émousse carrément la tension. Malgré la teneur des répliques qu’elles sont contraintes de débiter, Mandy Moore et Claire Holt convainquent dans les rôles principaux.
La réalisation de Roberts est en outre nerveuse à souhait, alternant construction de suspense et chocs soudains — le genre qu’on déplorerait ailleurs mais qui, dans ce contexte-ci, fait partie intégrante du plaisir que d’aucuns jugeront coupable. La musique, chaque fois qu’on ne lui préfère pas des chansons pop insignifiantes, est très efficace dans ses pulsions électroniques à la John Carpenter.
Et les requins? Sans faire oublier leur ancêtre cinématographique, ils sont assez crédibles et menaçants pour renforcer le legs des Dents de la mer, à savoir induire une peur bleue de la baignade.
V.O.A. : Banque Scotia