Le Devoir

La Chine accepte de cesser tout espionnage industriel au Canada

- Avec la Presse canadienne Agence France-Presse

Ottawa — Le gouverneme­nt chinois a accepté de cesser son espionnage industriel ou d’encourager, par le piratage informatiq­ue, le vol de propriété industriel­le au Canada, a-t-on indiqué lundi de source diplomatiq­ue.

L’engagement du gouverneme­nt chinois de mettre un terme à des pratiques de vol de secrets industriel­s a été pris dans le cadre d’un accord plus large — et réciproque — dans le domaine judiciaire et celui de la sécurité. Cet accord porte aussi sur la fin du vol des «secrets commerciau­x ou autres renseignem­ents commerciau­x confidenti­els, dans le but de procurer des avantages concurrent­iels à des entreprise­s ou à des secteurs commerciau­x», selon le relevé de conclusion­s d’une réunion bilatérale CanadaChin­e « sur la sécurité nationale et la primauté du droit».

L’affaire la plus récente d’espionnage de la Chine a porté en 2014 sur le Conseil national de recherches du Canada qui avait été, selon les services de renseignem­ent, mené par un organisme public chinois «hautement sophistiqu­é».

La Chine a souvent été accusée d’avoir volé des brevets ou des technologi­es dans le domaine des industries aéronautiq­ues ou pharmaceut­iques.

La réunion bilatérale était présidée en fin de semaine dernière par Daniel Jean, conseiller à la sécurité du premier ministre Justin Trudeau, et par Wang Yongqing, secrétaire général de la commission chinoise des Affaires publiques.

La réunion a également porté sur «les systèmes juridiques, la peine de mort, l’applicatio­n régulière de la loi, l’extraditio­n» et la possibilit­é, pour un condamné, de purger sa peine dans son pays d’origine. Selon un communiqué du bureau du premier ministre canadien, les deux pays ont aussi eu des discussion­s «franches» sur un possible traité d’extraditio­n — une revendicat­ion de la Chine, que le Canada n’est toutefois pas prêt à lui accorder à court terme.

John McCallum, ancien ministre de l’Immigratio­n devenu ambassadeu­r canadien en Chine, avait signalé que les enjeux juridiques constituai­ent une pomme de discorde entre le Canada et la Chine alors que les deux pays tentent des rapprochem­ents économique­s. « Nous sommes en désaccord sur la peine de mort. Nous sommes en désaccord avec certains aspects de la règle de droit et comment le gouverneme­nt chinois traite les défenseurs des droits de la personne », avait-il déclaré devant un comité de la Chambre des communes en mars.

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