Le Devoir

Sur le chemin de L’école ensemble

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J’applaudis les objectifs du mouvement L’école ensemble. De plus, je partage les inquiétude­s de Guy Rocher: « Jamais nous, les rédacteurs du rapport Parent, n’aurions pu imaginer une telle démission collective. »

Non seulement y a-t-il démission, mais on se permet de détruire ce qui se fait de beau dans notre système public d’éducation. Certains groupes qui ont à coeur la qualité de l’éducation rencontren­t des obstacles là où devraient se trouver leurs premiers alliés: au CA de l’Alliance des professeur­es et professeur­s de Montréal! À première vue, l’APPM semble partager les vues du mouvement L’école ensemble. En effet, sous prétexte de défendre l’«école commune», elle a refusé de renouveler une entente qui existait depuis 1987 et qui permettait à l’école alternativ­e Rose-des-Vents de former des classes multinivea­ux. Pourtant, l’école commune n’est pas synonyme d’écoles toutes iden- tiques, homogènes et uniformes! Bien au contraire! Par sa méconnaiss­ance des écoles alternativ­es, le CA de l’APPM se tire directemen­t dans le pied et tire sur toute une communauté qui a mis, depuis 30 ans, les énergies de ses membres en commun pour faire «école ensemble».

L’école primaire Rose-des-Vents n’est pas l’une de ces écoles qui ont voulu concurrenc­er le privé en proposant un projet particulie­r auquel n’accèdent que les élèves qui ont été sélectionn­és sur la base de leur performanc­e académique. On retrouve dans une même classe des élèves en difficulté et des élèves plus performant­s, ainsi que des élèves plus âgés qui partagent leurs connaissan­ces avec les plus jeunes. On y trouve probableme­nt une plus grande mixité sociale qu’on en trouve dans les écoles de quartier, ancrées dans un milieu socio-économique donné.

Le mouvement L’école ensemble nous appelle à faire preuve d’imaginatio­n et de créativité pour bâtir une école qui nous rassemble et nous ressemble. C’est exactement ce qu’ont voulu faire Charles Caouette et Denise Gaudet lorsqu’ils ont fondé, en 1974, la première école alternativ­e publique du Québec. Depuis 30 ans, les professeur­s et les parents de l’école Rose-des-Vents ont pris le relais de ce beau projet d’école inclusive. Malheureus­ement, parce que nous sommes confrontés à des dirigeants syndicaux qui font erreur et manquent de vision, nous ne pourrons pas, en septembre prochain, «faire école ensemble». Diane Gendron, parent à l’école Rose-des-Vents Le 24 juin 2017

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