Nouveaux arguments à l’appui d’une hausse
Le PIB augmente et les entreprises n’ont jamais été aussi confiantes en six ans
Une nouvelle hausse du produit intérieur brut canadien (PIB), combinée à une enquête faisant état du niveau de confiance des entreprises le plus élevé en six ans, a fourni vendredi de nouveaux arguments à la Banque du Canada pour hausser le taux directeur dès le mois prochain.
Les données dévoilées vendredi par Statistique Canada indiquent que le PIB a progressé de 0,2% au mois d’avril, après une hausse de 0,5 % le mois précédent.
Au même moment, la publication de l’enquête de l’été 2017 sur les perspectives des entreprises, réalisée par la Banque du Canada, a offert une autre bonne nouvelle.
«L’indicateur de l’enquête, qui résume les résultats, a continué de s’accroître pour atteindre son niveau le plus élevé depuis 2011, ce qui fait état d’une amélioration généralisée de la confiance des entreprises », souligne le rapport.
Ventes en progression
De manière détaillée, l’enquête montre que l’activité économique continue de s’améliorer au Canada et que les entreprises font preuve d’optimisme. «À la lumière de la progression de leurs ventes ces 12 derniers mois, les entreprises sont d’avis que cette croissance s’améliorera encore, compte tenu de la vitalité du secteur des services et de la reprise de l’activité liée à celui des produits de base», peut-on y lire.
Les entreprises canadiennes notent par exemple que le bas niveau du dollar canadien favorise les ventes intérieures en donnant un coup de pouce au tourisme et en atténuant la concurrence américaine. Elles jugent également que la demande soutenue aux États-Unis «est prometteuse pour leurs ventes futures».
Trump sème l’inquiétude
Le document nous apprend par ailleurs que l’indicateur relatif aux intentions d’embauche a atteint un sommet sans précédent et que les intentions d’investissement en machines et en matériel demeurent élevées, même si elles ont légèrement diminué par rapport à l’enquête du printemps.
Seule ombre au tableau, plusieurs répondants ont dit craindre les répercussions négatives des négociations commerciales et des potentielles mesures protectionnistes du gouvernement américain, comme l’imposition de taxes à la frontière.
«Le nouveau contexte de politiques américaines incite les entreprises les plus concernées à adopter une approche attentiste, certaines d’entre elles allant jusqu’à différer ou modifier leurs projets d’expansion», fait remarquer la Banque du Canada.
Hausse en vue
La bonne tenue du PIB et la confiance durable des entreprises influenceront sans doute la décision du gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, qui pourrait choisir de hausser le taux directeur pour la première fois en sept ans lors de la rencontre du 12 juillet.
Depuis quelques semaines, M. Poloz répète que les deux baisses du taux directeur survenues en 2015 pour répondre à la baisse des cours du pétrole ont fait leur travail.
La majorité des analystes croient que le taux de 0,5% connaîtra une augmentation dans deux semaines, et les nouvelles données qui leur sont parvenues vendredi n’ont fait qu’appuyer leur pronostic.
« Les statistiques du PIB d’avril confirment que l’économie canadienne continue de croître à un rythme supérieur à son potentiel et qu’une hausse des taux d’intérêt par la Banque du Canada en juillet serait justifiée», écrit l’économiste principal de la Banque Nationale, Matthieu Arseneau, dans une note envoyée aux clients.
L’économiste Francis Généreux, de Desjardins, envisage lui aussi une hausse des taux d’intérêt le 12 juillet, conforté par la croissance du PIB demeurée imperméable aux conditions climatiques difficiles du printemps.
La Banque TD offre quant à elle une perspective différente, misant plutôt sur une augmentation des taux d’intérêt en octobre. L’économiste senior Brian DePratto a cependant souligné qu’une hausse dès le mois de juillet se justifierait aisément.