Le retour en salle de Throw2Catch
La troupe place l’humour au centre de sa création
Ces dernières années, on les a vus dans les rues, convoquant les passants à voyager avec eux au Kouglistan, cette contrée absurde de leur invention. Mais pour 2017, les artistes de la troupe Throw2Catch reviennent au spectacle de salle en investissant le chapiteau de la TOHU, avec le spectacle Zkruv Lös, un nom dérivé du suédois qui veut dire «vis lousse», ou «vis lâche », si vous préférez, qui fait référence aux gens un peu déjantés.
C’est en effet sur le versant de l’humour absurde que cette compagnie a décidé de surfer ces dernières années. Sa création des dernières années, Made in Kouglistan, a eu un tel succès que les créateurs ont choisi de s’aventurer en terre kouglistanaise une fois de plus cette année.
Les codirecteurs artistiques de Throw2Catch, ce sont Barthélemy Glumineau, Guillaume Biron, et Gisle Henriet, qui ont repris la barre de la compagnie depuis quelques années. Tous ont fréquenté l’École nationale de cirque.
Cette année, ils seront neuf artistes sur scène pour jouer Zkruv Lös, dont les autres enfants de Gisle Henriet, qui ont l’habitude de suivre leur père en tournée, et Peter James, qui tiendra le rôle de la grand-mère.
«Ça fait un moment que la compagnie n’a pas joué en salle», dit Barthélémy Glumineau.
La rue et la salle sont des environnements complètement différents pour tenir un spectacle de cirque. D’abord, il y a le son, les éclairages, et le fait que les spectateurs sont assis. «Et puis, sur le plan dramaturgique, la différence est énorme. Le fait d’avoir des gens attentifs change tout. Dans la rue, il faut attraper les gens. Là, les gens viennent pour voir le spectacle. Quand on joue dans la rue, les gens peuvent être surpris au milieu de la journée. Il faut tout un travail pour les retenir. En salle, le fait qu’ils viennent pour nous voir permet d’aller davantage dans la finesse du jeu.»
Throw2Catch convoque donc son public sous la tente, pour partager les savoirs ancestraux du Kouglistan. «C’est comme une veillée festive, une fête de village. Où on va se retrouver au coin du feu avec la grand-mère qui raconte des histoires du bon vieux temps. »
Parmi les savoirs ancestraux du Kouglistan, on promet par exemple une délicieuse recette de jus de grenouilles.
Il faut dire que l’équipe de Throw2Catch tient à réintégrer l’humour dans la formule circassienne, parfois gagnée par un souci de performance qui en évacue l’esprit de dérision.
«Nous, on a une approche humoristique et absurde», dit Barthélémy Glumineau, qui a un background et une formation de clown. «C’est une approche qui n’est pas si présente à Montréal, dit-il. Peut-être que les gens se prennent un peu trop au sérieux. On essaie de se détacher de tout ça.»
L’approche de Throw2Catch est aussi résolument interactive et fait participer le public. «On brise le quatrième mur», poursuit-il.
Barthélémy Glumineau et Guillaume Biron sont tous les deux Français d’origine, et Gisle Henriet est Suédois. «Comme on est Européens, on a ce fond commun d’un cirque un peu différent, une autre culture et une autre vision du cirque», dit-il.
Les trois codirecteurs artistiques ont repris la barre de Throw2Catch à la suite des fondateurs Samuel Roy et Nicolas Boivin-Gravel, retenus ailleurs par d’autres occupations. ZKRUV LÖS Un spectacle de la compagnie Throw2Catch, du 7 au 16 juillet, à la TOHU, dans le cadre de Montréal complètement cirque