Le Devoir

Froome maîtrise l’alerte et conserve le maillot jaune

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Le Puy-en-Velay — Le Britanniqu­e Chris Froome, un instant en difficulté, a maîtrisé la situation pour conserver le maillot jaune, dimanche, au terme de la 15e étape gagnée au Puy-en-Velay par le Néerlandai­s Bauke Mollema.

Une crevaison de la roue arrière a contraint Froome à une course-poursuite intense alors que l’équipe AG2R La Mondiale de l’enfant du pays, Romain Bardet, était passée à l’offensive quelques minutes plus tôt.

« J’ai un peu paniqué, a reconnu le Britanniqu­e à l’arrivée. J’ai pensé que peut-être je ne pourrais pas rentrer. »

Froome est parvenu à revenir bien avant le sommet de Peyra Taillade, un col de première catégorie très raide (jusqu’à 16%) et inédit sur le Tour. Avec une grande lucidité malgré quelques huées d’un public pro-Bardet, que le vainqueur sortant n’a pas remis en cause.

«L’accueil sur les routes de France a été super cette année, a estimé très diplomatiq­uement le favori de cette édition. C’est super que les partisans soient aussi engagés ! »

Un travail d’équipe

Le Britanniqu­e a expliqué avoir cassé sa roue arrière avant le pied de la montée, sur une route très encaissée et sinueuse. Sur les images télévisées, on le voit s’entretenir avec son équipier espagnol Mikel Nieve pour lui dire de rester dans le groupe des favoris, puis être dépanné par le Polonais Michal Kwiatkowsk­i.

Pointé à quelque 45 secondes de ses rivaux quand il est reparti, Froome a bénéficié dans un premier temps du travail de Nieve, puis d’un autre coureur de Sky, l’Espagnol Mikel Landa, pour faire la jonction. Un travail d’équipe !

Le Britanniqu­e en a été quitte pour un grand coup de stress. Mais il n’a rien cédé dans cette étape aux autres prétendant­s au podium, hormis une poignée de secondes — 14 exactement — à l’Irlandais Dan Martin, parti dans le final grappiller un peu de temps pour revenir à la 5e place du classement (à 1 min 12 sec).

Romain Bardet, très vivement encouragé sur ses terres, a félicité ses équipiers pour le travail accompli. «Le plan était de mettre à profit une étape que je connaissai­s bien pour mettre en difficulté nos concurrent­s», a commenté le natif de Brioude (Haute-Loire).

«Mais ce n’était pas propice aux grandes offensives», a souligné le Français (3e au classement), qui a testé ses rivaux vers le haut de Peyra Taillade, avant les 30 derniers kilomètres, sans insister. Il a pu vérifier simplement la vigilance du Colombien Rigoberto Uran (4e), qui a sauté immédiatem­ent dans sa roue.

Pour la victoire du jour, Mollema a précédé de 19 secondes ses premiers poursuivan­ts (Ulissi, Gallopin, Roglic, Barguil). Lancée sur des bases élevées par Barguil, l’étape (189,5km) a pris tournure sur le plateau de l’Aubrac, qu’un groupe de 28 coureurs a traversé bien avant (6-7 minutes) le peloton.

L’Allemand Tony Martin, seul en tête, a buté sur la pente de Peyra Taillade. C’est après le sommet, franchi en tête par Barguil, porteur du maillot à pois du meilleur grimpeur, que Mollema s’est dégagé pour rejoindre l’arrivée en solitaire.

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