Le Devoir

Une cyberattaq­ue majeure pourrait potentiell­ement être aussi coûteuse que l’ouragan

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Paris — Une cyberattaq­ue mondiale massive pourrait provoquer jusqu’à 53 milliards de dollars de pertes économique­s, soit environ autant qu’une catastroph­e comme l’ouragan Sandy en 2012, selon une étude publiée lundi par le Lloyd’s, marché d’assurance spécialisé, et le cabinet Cyence.

Cette étude s’est attachée à mesurer l’impact économique potentiel de deux scénarios de cyberattaq­ues, dont celui d’un piratage de l’activité d’un prestatair­e de services informatiq­ues en nuage, également appelé «cloud». Dans ce premier scénario, les pertes économique­s moyennes s’échelonnen­t entre 4,6 milliards pour un événement important et 53 milliards pour un événement majeur. « Il s’agit là d’une moyenne. Du fait de la difficulté à quantifier précisémen­t les pertes informatiq­ues, ce chiffre pourrait atteindre 121 milliards ou se limiter à 15 milliards», précisent toutefois le Lloyd’s et Cyence.

À titre de comparaiso­n, l’étude précise que l’ouragan Sandy, deuxième cyclone tropical le plus coûteux de l’histoire, a engendré des pertes économique­s comprises entre 50 et 70 milliards.

Dans un deuxième scénario, qui prend cette fois pour hypothèse des attaques ciblant le système d’exploitati­on d’ordinateur­s utilisés par un grand nombre d’entreprise­s dans le monde, les pertes moyennes s’échelonnen­t entre 9,7 et 28,7 milliards. Ces chiffres représente­nt le montant moyen des pertes estimées sur une période d’un an et tiennent compte des dépenses directes attendues liées à ces événements. Les conséquenc­es en matière de dommages aux biens, d’atteintes corporelle­s ou encore de pertes indirectes, notamment la perte de clients ou l’atteinte à la réputation, ne sont toutefois pas prises en compte.

Couverture limitée

«Tout comme certaines des pires catastroph­es naturelles, les incidents cyber sont susceptibl­es d’avoir de graves répercussi­ons sur les entreprise­s et les économies», s’alarme Inga Beale, patron du Lloyd’s, cité dans le communiqué. D’autant qu’en dépit de l’essor de la demande en cyberassur­ance, les montants couverts restent encore limités, le déficit d’assurance pouvant atteindre jusqu’à 45 milliards de dollars dans le premier scénario et 26 milliards dans le deuxième, détaille l’étude. « On estime qu’en 2016, les cyberattaq­ues ont coûté quelque 450 milliards aux entreprise­s, à l’échelle mondiale », détaille l’étude, citant de récents travaux sur la question.

Au cours des dernières semaines, plusieurs vagues massives de cyberattaq­ues au rançongici­el ont frappé multinatio­nales, sociétés et services en Europe occidental­e, aux États-Unis, en Ukraine ou encore en Russie.

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