L’ex-entraîneur de ski Bertrand Charest fait appel de son verdict de culpabilité
L’ex-entraîneur de ski Bertrand Charest, reconnu coupable en juin dernier d’avoir agressé sexuellement neuf skieuses, porte en appel son verdict.
Son avocat, Me Antonio Cabral, estime que le juge Sylvain Lépine a erré lorsqu’il a prononcé la sentence de culpabilité de son client, le 22 juin.
Bertrand Charest est en attente de sa sentence pour les agressions sexuelles commises sur neuf jeunes athlètes qu’il supervisait dans les années 1990.
L’ancien entraîneur de ski à Mont-Tremblant, qui n’avait pas témoigné lors de son procès qui s’est tenu au palais de justice de Saint-Jérôme, espère cependant échapper aux accusations.
Dans une requête d’appel déposée mardi à la Cour d’appel, Me Cabral demande à ce que le jugement de culpabilité de son client soit annulé et de l’acquitter, ou encore que la tenue d’un nouveau procès soit ordonnée.
Alors que le juge décrivait le comportement de Bertrand Charest comme celui d’un « véritable prédateur », Me Cabral soutient qu’« aucune preuve, ni aucune plaignante, ni aucun expert ne sont venus établir ce fait — qualificatif de prédateur — tout au long du procès qui s’est déroulé devant lui».
« Pratique courante »
Il estime également que le juge Lépine a erré en concluant que « les attouchements des fesses et des seins » reprochés à l’ex-entraîneur «avaient un caractère sexuel ».
Selon lui, «la preuve soumise veut plutôt que ce genre de comportement était une pratique répandue au niveau du ski tel que cela a été décrit par plusieurs plaignantes ».
Me Cabral estime que contrairement à la conclusion du juge Lépine, Bertrand Charest n’exerçait pas de «contrôle total» sur les victimes.
«Une partie importante des éléments pris en compte par le juge pour conclure ainsi correspondent aux tâches intrinsèques d’un entraîneur », indique-t-il.
La défense remet aussi en question la crédibilité des témoignages de certaines plaignantes sur lesquels le juge s’est basé pour rendre sa décision.
«Quelques-unes d’entre elles ont témoigné qu’elles avaient parlé des faits de la cause avec d’autres personnes, alors qu’au départ, il avait été mentionné par la poursuite qu’aucune d’entre elles ne s’était parlé avant le début du procès et/ou avant de porter plainte à la police», explique Me Cabral dans la requête.
Arrêté en 2015
Bertrand Charest avait été arrêté en 2015 après que d’anciennes skieuses ont décidé de briser le silence en apprenant qu’il avait recommencé à entraîner de jeunes filles. Les crimes qui lui sont reprochés remontent à une vingtaine d’années, au moment où il était entraîneur de ski à Mont-Tremblant.
Il faisait face à 57 chefs d’accusation concernant 12 skieuses âgées de 12 à 19 ans. Il a été reconnu coupable de 37 accusations à l’égard de 9 skieuses.
M. Charest fait face à une peine maximale de 14 ans de prison. Il est attendu devant la cour en août.