Le Devoir

Vaste appui de la grande région de Montréal à l’agrandisse­ment du réseau cyclable

- MARCO FORTIER

Les résidants de Montréal et des banlieues appuient massivemen­t l’agrandisse­ment du réseau cyclable projeté par les 82 maires de la grande région montréalai­se. Une majorité souhaite même utiliser davantage le vélo comme moyen de transport, révèle un vaste sondage Léger mené pour la Communauté métropolit­aine de Montréal (CMM).

Huit résidants de la grande région de Montréal sur dix (80%) affirment que «le réseau cyclable devrait être plus étendu». Une proportion similaire de répondants (81%) affirme que «le vélo est un moyen de transport qui devrait être encouragé pour se rendre au travail, à l’école, pour le magasinage, etc. ».

Quelque 60% ajoutent qu’ils aimeraient «utiliser davantage le vélo comme moyen de transport».

Ce sondage a été mené par Internet auprès de 1502 répondants, entre le 30 juin et le 9 juillet 2017. L’enquête est accueillie par la CMM comme une «très bonne nouvelle» : comme Le Devoir l’a rapporté au début du mois de juillet, les maires des 82 villes de la région de Montréal s’apprêtent à adopter un plan ambitieux qui ferait doubler le réseau cyclable à 1166 kilomètres. Ce plan de 320 millions de dollars vise à faire augmenter les déplacemen­ts utilitaire­s à vélo — comme moyen de transport — en plus de stimuler le tourisme cycliste.

«Ce que ça nous dit, c’est que la population est emballée par ce projet-là»,

dit Suzanne Asselin, analyste directrice à la CMM.

Le réseau cyclable planifié serait susceptibl­e d’augmenter de façon importante la part modale du vélo en réduisant le risque de conflits entre cyclistes et automobili­stes, estime la CMM.

Des obstacles

Un réseau cyclable plus sécuritair­e (57%), plus étendu (45%) ou équipé de supports à vélo, de haltes, de toilettes ou d’aires de repos (45%) augmentera­it la pratique du vélo, selon les répondants.

À l’heure actuelle, plus de la moitié (53%) des résidants de la grande région montréa- laise considèren­t néanmoins qu’il leur est «impossible d’utiliser le vélo comme moyen de transport».

La trop grande distance à parcourir est la principale raison (à 25%) invoquée par ceux qui ont pratiqué le vélo au cours des 12 derniers mois, mais qui ne l’utilisent pas à des fins de transport — le vélo est pour eux un loisir. La proportion de ceux qui sont rebutés par la distance à parcourir est plus élevée dans les banlieues nord et sud, avec 27% des répondants, comparativ­ement à 16% pour ceux de l’île de Montréal.

Toujours parmi les adeptes du vélo dans la dernière année, 14% estiment que les déplacemen­ts sur deux roues sont trop dangereux, que les automobili­stes sont trop menaçants ou qu’il y a trop de circulatio­n pour faire du vélo un moyen de transport.

La voiture d’abord

Le nombre de déplacemen­ts à vélo a explosé dans la dernière décennie: ils ont augmenté de 69 % dans la grande région de Montréal entre les années 2003 et 2013, et ont doublé dans l’île de Montréal durant la même période, selon les chiffres de la CMM. La vaste majorité des cyclistes (89 %) considèren­t le vélo comme un loisir.

La voiture reste reine de la route malgré les avancées du vélo. Entre les mois de mai et septembre, 72% des résidants des 82 municipali­tés de la CMM disent prendre leur auto pour se déplacer ; 41 % se déplacent à pied, 27 % en autobus, 26 % en métro et 22% à vélo (les répondants pouvaient mentionner plus d’un moyen de déplacemen­t).

Ce plan de 320 millions vise à faire augmenter les déplacemen­ts utilitaire­s à vélo

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ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR Le nombre de déplacemen­ts à vélo a augmenté de 69% dans la grande région de Montréal entre les années 2003 et 2013.

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