Le Devoir

Aru victime du Galibier, Froome toujours en jaune

- JEAN MONTOIS à Serre Chevalier, France

Le Galibier a sorti du podium du Tour de France l’Italien Fabio Aru, la victime de la 17e étape enflammée par Romain Bardet, mais sans dégâts pour le maillot jaune de Chris Froome, mercredi, à Serre Chevalier (sudest de la France).

Si la victoire est revenue à Primoz Roglic, premier Slovène vainqueur dans l’histoire du Tour, la lutte s’est encore intensifié­e pour le podium, à quatre jours de l’arrivée à Paris. Avec un résultat mi-figue mi-raisin pour Bardet, auteur d’une course quasi parfaite… jusqu’au sprint d’arrivée.

Le champion français, remarquabl­e dans le Galibier, a été devancé pour la deuxième place de l’étape, à 1 min 13 sec de Roglic. Il s’est incliné face au Colombien Rigoberto Uran, qui lui a chipé 6 secondes de bonificati­on, et à Chris Froome, dont la troisième place de l’étape est synonyme de 4 secondes supplément­aires.

Au classement général, Bardet est resté à la troisième place, désormais à 27 secondes du Britanniqu­e. Mais à égalité de temps avec Uran, nouveau dauphin de Froome. Le Colombien et le Français sont départagés par les centièmes de seconde du contre-la-montre de Düsseldorf (82 pour le Colombien, 86 pour le Français).

Lâcher prise

Sur les pentes du col le plus haut du Tour, qui culmine à 2642 mètres d’altitude, Aru a peiné à chaque accélérati­on de Bardet, à la différence d’Uran et aussi de Froome, bien que le Britanniqu­e n’ait pas semblé souverain. Le champion d’Italie a fini par lâcher prise dans le dernier kilomètre, entre deux rangs très serrés de spectateur­s.

Au sommet, Aru a basculé à une quinzaine de secondes. Dans la longue descente (28km), le groupe du maillot jaune, souvent mené par Warren Barguil, a creusé l’écart, sous les yeux du président de la République française Emmanuel Macron, qui a assisté aux 60 derniers kilomètres de l’étape.

Au classement, Aru, grand perdant de cette première des deux journées alpestres, est désormais pointé à 53 secondes. «J’ai subi une défaite aujourd’hui, mais le Tour se termine dimanche», a commenté le Sarde.

«Je m’attendais à ce que Bardet et Uran soient devant. Mais je ne pensais pas qu’Aru lâcherait un peu de temps. J’ai été surpris qu’il soit lâché. Je m’attendais, au contraire, à ce qu’il passe à l’attaque»,a réagi Froome, qui a rassuré ses supporteur­s: « J’ai de meilleures jambes que dans les Pyrénées. »

« J’avais la prochaine étape à l’esprit », a ajouté Froome, en faisant référence à l’arrivée au sommet de l’Izoard, jeudi, après 179,5 kilomètres.

C’est dans ce col légendaire que Bardet aura à jouer son va-tout. Sans avoir à nourrir de regrets pour le Galibier.

«J’ai fait le maximum, ce n’était pas loin de céder plusieurs fois», a estimé le leader d’AG2R La Mondiale, dont les qualités de résistance en troisième semaine et de grimpeur à l’aise dans les longues ascensions ont été confirmées. «On réessayera demain [jeudi], il faut être patient et constant sur le Tour de France. »

Dernier Tour pour Contador

La longue étape (183km) menant à Serre Chevalier a été animée par une offensive de grand style d’Alberto Contador, lancée à… 128 kilomètres de l’arrivée, au pied de la Croix-de-Fer. L’Espagnol, qui dispute en principe son dernier Tour à 34 ans, a seulement coincé dans le Galibier. Pas plus que ses compagnons (Frank, Atapuma, Pauwels, Navarro), il n’a pas pu suivre Roglic, qui a attaqué à 6,5 kilomètres du sommet.

«C’est dommage, je n’étais pas dans la première échappée », a regretté le «Pistolero», dont le dernier succès d’étape dans le Tour date de 2010. «J’ai fait un contre-lamontre et je l’ai payé dans le Galibier. »

Newspapers in French

Newspapers from Canada