Le Devoir

Le beau problème du Festif

La croissance rapide du nombre de festivalie­rs dépasse de loin les attentes des organisate­urs

- ALEXANDRE SHIELDS Le Devoir sera au Festif jusqu’à dimanche. Vous pourrez suivre notre journalist­e Alexandre Shields sur Twitter, mais aussi sur notre site Web.

C’est à partir de ce jeudi que les festivalom­élomanes convergero­nt, nombreux, vers la petite municipali­té de Baie-Saint-Paul. Très nombreux, en fait, pour cette huitième édition du Festif, devenu le point focal d’une belle faune estivale qui s’installe jusqu’à dimanche dans la petite municipali­té de Charlevoix.

L’engouement est tel, cette année, que les organisate­urs admettent qu’ils sont en quelque sorte à un tournant, tiraillés entre le désir de poursuivre leur croissance ininterrom­pue et celui, sincère, de préserver le caractère somme toute intimiste et très convivial du Festif.

«C’est un dilemme que nous avons de plus en plus, chaque édition. Est-ce qu’on passe à un autre niveau, avec un plus gros site? La demande est là, mais en même temps, nous avons un caractère assez unique. Les gens viennent au Festif pour ce que nous sommes», résume le directeur général de l’événement, Clément Turgeon, attrapé au vol mercredi, en plein blitz, à 24 heures du début du festival.

La demande est effectivem­ent au rendezvous. Cette année, les passeports donnant accès à tous les spectacles se sont vendus en à peine une minute. Même chose pour d’autres forfaits qui garantisse­nt l’accès à une scène en particulie­r — sur la vingtaine de sites prévus — et pour plusieurs spectacles, parmi les 70 au programme.

Même la grande scène, où la capacité d’accueil atteint les 4000 personnes, est « presque complète » pour les trois soirs, souligne Clément Turgeon, lui-même étonné du succès qui s’annonce. «Les ventes sont extrêmemen­t bonnes. Elles sont supérieure­s à tout ce qui a été fait pour les éditions précédente­s.»

L’échelle humaine

Mais ce beau problème signifie aussi qu’il faut penser à la suite des choses. Il apparaît en effet difficile d’envisager l’accueil de davantage de festivalie­rs à Baie-Saint-Paul. Il faut dire que la petite municipali­té, dont la population avoisine les 7000 personnes, verra surgir possibleme­nt plus de 33 000 personnes cette fin de semaine.

«Dans les prochaines années, nous aurons une grosse réflexion à faire pour notre plan à long terme, reconnaît Clément Turgeon. On garde toujours en tête qu’il faut garder le caractère familial et à échelle humaine du Festif. Mais c’est certain que nous sommes toujours tentés d’aller plus loin, donc c’est un défi. »

Cet esprit bon enfant est en effet devenu la marque de commerce du Festif, où les prestation­s musicales se déclinent au quai de BaieSaint-Paul, dans les rues du centre-ville, dans le sous-sol de l’église et sous une poignée de chapiteaux. Sans oublier la dizaine de « spectacles-surprises » prévus en cours de festival, des happenings musicaux annoncés dans l’heure qui précède, au moyen d’une applicatio­n mobile.

Mais ne serait-ce que pour les artistes déjà annoncés, et si le temps se montre clément, ça promet déjà. Dans le lot, on compte Plants and Animals, Daniel Bélanger, Lisa LeBlanc, Bernard Adamus, Alaclair Ensemble, Martha Wainwright, Richard Séguin et Louis-Jean Cormier. Bref, ce sera hétéroclit­e et… festif.

 ?? FESTIF ?? Spectacle-surprise de Dumas, sur le comptoir de l’Accommodat­ion de Baie-Saint-Paul, en 2016
FESTIF Spectacle-surprise de Dumas, sur le comptoir de l’Accommodat­ion de Baie-Saint-Paul, en 2016

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