Le Devoir

La Station canadienne de recherche dans l’Extrême-Arctique presque achevée

- BOB WEBER

Une décennie plus tard, la Station canadienne de recherche dans l’Extrême-Arctique (SCREA) est presque achevée et donne déjà accès aux scientifiq­ues à une vaste nouvelle zone de toundra et de glace.

«Nous essayons d’élaborer une vision à long terme, systématiq­ue et multidisci­plinaire de cette partie du monde, qui est vraiment sous-étudiée», expose David Scott, le président de Savoir polaire Canada, qui exploite le campus de la SCREA.

Figurant au budget fédéral de 2007, la station construite à Cambridge Bay, au Nunavut, constituai­t la pièce maîtresse de la stratégie de l’ex-premier ministre Stephen Harper vis-à-vis de l’Arctique. Située le long du passage du Nord-Ouest, au coeur de l’Extrême-Arctique, elle a été conçue en tant que base pour les chercheurs face au manque d’infrastruc­tures scientifiq­ues dans la région.

Bien que les travaux se poursuiven­t encore pour quelques mois, le centre est « en grande partie fonctionne­l», selon M. Scott. Des chercheurs travaillen­t d’ailleurs déjà à la Station, qui en est à sa quatrième saison de prospectio­n.

L’an dernier, des scientifiq­ues canadiens comme étrangers y ont séjourné quelque 900 nuits. «La demande est en croissance», remarque David Scott.

250 millions

La constructi­on de la SCREA, qui peut loger 44 personnes, a coûté 250 millions de dollars et la facture annuelle pour son exploitati­on s’élèvera à 26,5 millions. Elle comprendra un laboratoir­e doté d’une grue pour soulever les carcasses d’animaux, un laboratoir­e tempéré pour étudier la neige et de la glace, de même qu’un laboratoir­e stérile. Un atelier sera également équipé d’outils pour concasser des roches et de technologi­e d’imagerie numérique. De l’équipement de camping, des téléphones satellites, de petites embarcatio­ns, des bicyclette­s et des véhicules tout-terrain y seront également disponible­s.

«La moitié de la superficie physique est un espace public, souligne M. Scott. Nous avons pour objectif de faire du partage de connaissan­ces, de l’incubation d’entreprise­s et des programmes éducatifs pour enfants.»

Il souligne qu’il ne s’agit pas de projets accessoire­s, car s’intégrer à la communauté leur donnera accès au savoir traditionn­el de la population locale et leur permettra de conduire des recherches de classe mondiale.

Les travaux des scientifiq­ues profiteron­t également aux communauté­s avoisinant­es. Ils se penchent par exemple sur les mouvements de la glace de mer pour mieux conseiller les résidants dans leurs déplacemen­ts. Un autre projet consiste à étudier l’omble chevalier, car les aînés signalent que le goût de ce poisson n’est plus le même.

La SCREA s’est déjà jointe au Réseau canadien des opérateurs de recherche nordique, un regroupeme­nt de stations scientifiq­ues de l’Arctique financées par les université­s, les gouverneme­nts et des fondations.

M. Scott estime que Savoir polaire Canada aide déjà à faire connaître le Réseau sur la scène internatio­nale. «L’ensemble de ce réseau a un énorme potentiel pour le Canada qui est un peu sous-utilisé», croit-il. La Corée du Sud a déjà signé une entente préliminai­re pour s’associer avec des chercheurs canadiens.

La SCREA ouvrira officielle­ment ses portes en octobre.

 ?? LA PRESSE CANADIENNE ?? Annoncée en 2007, la station constituai­t la pièce maîtresse de la stratégie de l’ex-premier ministre Harper vis-à-vis de l’Arctique.
LA PRESSE CANADIENNE Annoncée en 2007, la station constituai­t la pièce maîtresse de la stratégie de l’ex-premier ministre Harper vis-à-vis de l’Arctique.

Newspapers in French

Newspapers from Canada