Le Devoir

Quel impact peut avoir la hauteur des bâtiments ?

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Il est très difficile de se faire une opinion sur la nouvelle « Montréal veut attirer les promoteurs immobilier­s dans l’est du Village», publiée le 10 août 2017.

Le conseiller Richard Bergeron croit que le changement des hauteurs entraînera la relance du secteur. De son côté, Valérie Plante, chef de l’opposition officielle, croit que les édifices bas sont l’âme du Village. Finalement, l’urbaniste Jean-Claude Marsan voit de bon oeil le changement des hauteurs, pourvu que l’on ne répète pas «l’erreur» commise à Griffintow­n.

Selon le renommé urbaniste Allan B. Jacobs, la hauteur des bâtiments a très peu d’impact visuel pour les piétons. Toutefois, augmenter les hauteurs n’est pas une formule magique pour attirer la constructi­on. En 2011, l’arrondisse­ment de VilleMarie a changé les hauteurs permises sur une portion du quartier Sainte-Marie, mais cela n’a pas entraîné la constructi­on sur les terrains vacants comme souhaité.

Après des consultati­ons sur le projet Le Bourbon, l’OCPM a recommandé que la hauteur permise soit doublée, mais seulement sur les terrains du projet. Or, la Ville veut hausser les hauteurs sur l’ensemble du secteur, y compris sur des terrains de TVA, dont les bâtiments dépassent déjà 16 mètres. Cela n’est pas surprenant en soi, puisque l’arrondisse­ment de Ville-Marie ignore deux sur trois recommanda­tions de l’OCPM concernant cet arrondisse­ment. Mais cela soulève la question: à quoi bon faire une consultati­on qui sera ignorée par l’administra­tion?

Même si la Ville réussit à modifier le plan d’urbanisme, un changement de hauteur a besoin d’un changement de zonage. Toutefois, la population peut demander un référendum pour approuver un changement de zonage. Ainsi, vouloir ignorer les recommanda­tions des consultati­ons peut revenir, pour l’administra­tion Coderre, à se tirer dans le pied. Leonardo Sa Le 10 août 2017

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