Une attaque à Ouagadougou fait au moins 17 morts
Dix-sept personnes ont été tuées dans l’attaque dimanche soir d’un café-restaurant à Ouagadougou par des djihadistes présumés, a annoncé le gouvernement.
« Cette attaque a fait pour l’instant 17 victimes, dont les nationalités restent à préciser, et huit blessés », selon un communiqué du gouvernement dont l’AFP a reçu copie.
Le restaurant Istanbul, situé à environ 200 mètres du café Cappuccino qui avait été en janvier 2016 la cible d’un attentat, «a été attaqué par de présumés djihadistes», a déclaré à l’AFP un serveur du restaurant.
«Trois hommes sont arrivés à bord d’un véhicule 4x4 vers 21 h 30, sont descendus du véhicule et ont ouvert le feu sur les clients assis sur la terrasse» de ce café fréquenté par une clientèle expatriée, a indiqué le serveur du restaurant.
Un journaliste de l’AFP a constaté que deux blessés, dont un expatrié, avaient été évacués.
La police a évacué les civils avant l’arrivée de l’armée et de la gendarmerie, qui ont tout de suite lancé l’assaut, et les tirs, nourris au départ, sont ensuite devenus sporadiques, a rapporté le journaliste de l’AFP.
Prise d’otages
Selon un officier de l’armée s’exprimant sous couvert d’anonymat, «il y a des otages retenus aux premier et deuxième étages du bâtiment de deux étages» qui abrite le café-restaurant se trouvant au rez-de-chaussée.
Le maire de Ouagadougou, Armand Béouindé, le ministre de la Sécurité, Simon Compaoré, et le ministre de l’Énergie, Alpha Omar Dissa, sont arrivés sur les lieux, a-t-il indiqué, précisant qu’aucun bilan officiel n’était disponible pour le moment.
Le 15 janvier 2016, l’attaque du café Cappuccino, un établissement prisé de la communauté expatriée à Ouagadougou, revendiquée par al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), avait fait 30 morts et 71 blessés, en majorité des étrangers.
L’attaque avait aussi visé d’autres établissements, l’hôtel Splendid, l’hôtel Yibi et le TaxiBrousse, situé sur l’avenue Kwame N’Krumah, comme le restaurant Istanbul.
L’avenue s’est vidée de ses passants immédiatement après l’attaque. Seuls des véhicules des forces de sécurité et des ambulances étaient visibles, selon le journaliste de l’AFP.
Frontalier du Mali et du Niger, le Burkina Faso est le théâtre d’attaques djihadistes régulières depuis 2015.
En décembre 2016, une douzaine de soldats burkinabés avaient été tués dans une attaque contre un détachement de l’armée basé dans le nord du pays.
Le Burkina Faso, petit État sahélien d’Afrique de l’Ouest, pauvre et enclavé, avait réaffirmé le 18 juillet la nécessité de «lutter contre le terrorisme » avec son voisin la Côte d’Ivoire, également touchée par un attentat djihadiste en 2016.