Intégration et assimilation, gare aux amalgames dangereux
Il y a des siècles, plusieurs croyaient aux sorcières, malgré le fait que personne n’en avait vu. Aujourd’hui, plusieurs Québécois francophones croient à leur assimilation. Pourtant, après un quart de millénaire de présence anglophone, le nombre de Franco-Québécois assimilés est égal au nombre de sorcières: zéro… Même les vagues massives d’immigration anglophones, notamment irlandaises, n’ont pas assimilé un seul Québécois.
Partout en occident, l’augmentation de l’immigration provenant d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Asie, etc., a diminué la proportion de citoyens ayant la langue de la majorité comme langue maternelle. Cependant, pas un seul cas d’assimilation d’un membre d’une majorité nationale dû à cette immigration n’a été recensé en occident…
C’est logique. Si un bol contient 50 billes bleues et qu’on y ajoute 10 billes vertes, cela diminuera le poids «démographique » des billes bleues. Mais aucune d’entre elles ne disparaîtra. L’important, c’est de bien intégrer les billes vertes.
Et le dernier recensement nous apprend que le nombre et la proportion d’anglophones et d’allophones parlant français au Québec atteignent des niveaux records.
Si l’intégration de ces immigrants représente un défi majeur, et pas uniquement linguistique, cette réalité n’a rien à voir avec l’assimilation. Ce sont deux concepts distincts constamment amalgamés dans nos médias.
Alors, pourrions-nous discuter rationnellement de moyens de faire progresser le français, notamment à Montréal, et cesser d’avoir peur de phénomènes inexistants. Robert Tremblay Québec, le 9 août 2017