Le Devoir

La majorité des Québécois estiment insuffisan­te l’aide aux élèves en difficulté

- LIA LÉVESQUE

Munie d’un sondage qui démontre que tant le public que le personnel de l’enseigneme­nt réclament, dans de fortes proportion­s, de meilleurs services aux enfants qui ont des difficulté­s d’apprentiss­age, la CSQ presse Québec de cesser de faire des promesses et d’agir véritablem­ent et maintenant.

Un sondage Crop réalisé pour la Centrale des syndicats du Québec, qui représente la majorité des enseignant­s du primaire et du secondaire, révèle en effet que seulement 34 % des citoyens interrogés jugent que le réseau scolaire public dispose des moyens suffisants pour s’occuper avec équité des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentiss­age (HDAA).

Et, à l’inverse, 83 % estiment que le gouverneme­nt doit investir davantage, tant dans le réseau scolaire que les services

«Ce n’est pas d’hier qu’on fait valoir, par l’ensemble du personnel, ce besoin criant Louise Chabot, présidente de la CSQ

de garde, pour que ces élèves aient accès aux services dont ils ont besoin.

De tels pourcentag­es démontrent que «le public a été largement sensibilis­é» à cette cause du manque d’accompagne­ment, de services d’aide pour les élèves en difficulté, a estimé Louise Chabot, présidente de la CSQ, au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne.

« Ce n’est pas d’hier qu’on fait valoir, par l’ensemble du personnel, ce besoin criant là de répondre aux besoins des élèves, d’agir en amont. Je pense que la population a été à même de constater les bris de services», a commenté Mme Chabot.

Le public «veut que le gouverneme­nt agisse, qu’il agisse vite et qu’il donne les moyens » au réseau public de dispenser ces services, a soutenu la présidente de la CSQ.

Le personnel

Au sein du personnel de l’enseigneme­nt, le diagnostic est encore plus éloquent: 88% disent être témoins au quotidien d’une insuffisan­ce de services aux élèves en difficulté.

De même, 86,5% constatent que des élèves, dans leur école, sont en attente de services profession­nels auxquels ils ont droit. «Il faut être capable de compter sur une équipeécol­e qui accompagne ces enfants-là, et pas juste durant les heures de classe », a plaidé Mme Chabot.

Lors de la présentati­on du dernier budget, en mars, Québec avait annoncé un ajout de 637 millions de dollars pour le préscolair­e, le primaire et le secondaire.

Également, il avait annoncé que dès le mois de septembre, il ajouterait 1500 personnes vouées à l’aide directe aux élèves. Mme Chabot espère voir se concrétise­r ces promesses dès la présente rentrée scolaire.

Le sondage auprès de la population a été réalisé du 10 au 14 août; 1000 questionna­ires ont été remplis.

Le volet du sondage auprès du personnel syndiqué à la CSQ a été réalisé du 22 juin au 15 juillet auprès de 2084 personnes (1343 enseignant­s, 333 profession­nels et 408 employés de soutien). Comme il s’agit d’un sondage Web, la marge d’erreur ne peut pas être calculée, parce que les personnes n’ont pas été sélectionn­ées de façon aléatoire.

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ISTOCK Selon un sondage commandé par la CSQ, seulement 34% des citoyens interrogés jugent que le réseau scolaire public dispose des moyens suffisants pour s’occuper avec équité des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentiss­age.

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