Obésité et préjugés
«L’obésité, un problème de comportement » (24 août) m’a vraiment fait bondir. Les chercheurs de la célèbre Johns Hopkins University School of Medicine reconnaissent que «les interventions classiques centrées sur le régime alimentaire et l’exercice physique ne sont pas très fructueuses». En fait, ce furent de retentissants échecs pendant 40 ans. Mais au lieu de remettre en question ces interventions mêmes, ces chercheurs prétendent qu’il faut s’efforcer de rendre les gens capables de résister à leurs envies!
D’abord, comment? Mieux vaut interdire aux publicitaires de créer ces envies. Et ce n’est pas demain la veille.
Puis, ça ne marchera pas. Simplement parce que les restrictions caloriques et l’exercice physique se heurtent à l’homéostasie: une tendance fondamentale du corps à se maintenir constant. Dans 90-95 % des cas, si on mange moins, initialement on perd du poids, puis le métabolisme de base ralentit, et tout en mangeant moins qu’avant, on reprend le poids perdu et davantage.
Quant à l’exercice, c’est bon d’en faire pour le moral, la force et le coeur, mais il contribue peu à la perte de poids, car il augmente l’appétit.
L’obésité est-elle donc inéluctable? Non. Une réduction importante de l’apport en sucre et des succédanés réduit la surproduction de l’insuline qui cause l’obésité et le diabète de type II. Le néphrologue canadien,Jason Fung dit aussi que le jeûne intermittent de 16, 24 ou 36 heures empêche la baisse du métabolisme de base.
C’est une histoire à suivre, mais peuton cesser de blâmer les gens, s.v.p.? Pamela Walden-Landr y Montréal, le 24 août 2017